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Choléra en Haïti: camp des Casques bleus incriminé

Une femme atteinte du choléra est transportée à l'hôpital de Port-au-Prince, en Haïti. [Andres Martinez Casares]
L'épidémie de choléra a fait plus de 2000 morts en Haïti, selon un bilan publié lundi. - [Andres Martinez Casares]
Le foyer infectieux de l'épidémie de choléra en Haïti est parti du camp des Casques bleus népalais de la Mission de l'ONU dans le centre du pays, selon un rapport d'un épidémiologiste français remis au ministère français des Affaires étrangères.

"Le foyer infectieux est parti du camp des Népalais" situé à Mirebalais près du fleuve Artibonite, a indiqué mardi une source proche du dossier. "Le point de départ est localisé très précisément", a dit cette source en se basant sur les conclusions du rapport du professeur français Renaud Piarroux, épidémiologiste envoyé en mission en Haïti par la France à la demande du ministère haïtien de la Santé.

Une épidémie importée

Les premiers cas sont apparus autour du 15 octobre près de Mirebalais avant de se multiplier par milliers en quelques jours. "Il n'y pas d'autre explication possible que ça sur le développement de l'épidémie dans un contexte où il n'y avait pas de choléra dans le pays, et compte tenu de l'intensité, de la vitesse de propagation et de la concentration de vibrion dans le delta de l'Artibonite", a poursuivi cette source.

Depuis son apparition, l'épidémie a fait plus de 2000 morts et près de 92'000 cas ont été enregistrés, selon le ministère de la Santé de ce pays déjà dévasté par le tremblement de terre du 12 janvier (plus de 250'000 morts, 1,3 million de sinistrés).

Les tests effectués ont confirmé qu'il s'agissait d'une souche asiatique. Et le professeur Piarroux est formel: l'épidémie "n'est pas liée au séisme, elle ne provient pas non plus d'une souche environnementale", elle a été "importée".

Enquête de l'ONU

"L'explication la plus logique, c'est l'introduction massive de matière fécale dans le fleuve de l'Artibonite en une seule fois", a poursuivi cette source. "Le seul élément manquant c'est l'établissement formel à partir d'analyses et de prélèvements de la présence du vibrion chez les Népalais", a-t-elle poursuivi. La Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah) a déjà démenti à plusieurs reprises de telles accusations.

Le ministère français des Affaires étrangères a "transmis ce rapport aux Nations unies qui ont ouvert une enquête", a indiqué un porte-parole en réponse à une question. L'épidémie de choléra a fait plus de 2000 morts en Haïti depuis son apparition et plus de 90'000 cas ont été enregistrés, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère haïtien de la Santé.

afp/hof

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