La rencontre s'est terminée abruptement à la mi-journée. La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le négociateur iranien Saïd Jalili et les représentants des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) se sont séparés sans donner de conférence de presse conjointe.
L'Iran refuse de parler de son programme
Le chef de la délégation iranienne a douché tous les espoirs en déclarant qu'il n'entend pas discuter des programmes d'enrichissement de l'uranium de l'Iran lors de la prochaine rencontre fin janvier. "Je vous annonce publiquement et clairement que l'Iran ne discutera pas d'un arrêt de l'enrichissement de l'uranium", a affirmé aux journalistes Saïd Jalili.
Il a ajouté que le seul point d'accord au terme des entretiens de Genève était la date fixée pour la rencontre à Istanbul.
Le négociateur iranien a écarté toute forme de pression. Il a expliqué que Téhéran peut accepter de s'asseoir autour d'une table, mais seulement pour parler de questions générales comme la coopération, le désarmement et la non-prolifération, sans discuter du programme nucléaire iranien.
Prochaines discussions à Istanbul
Catherine Ashton a pour sa part annoncé que les discussions se poursuivront fin janvier à Istanbul sur "les moyens de coopérer à un règlement de nos principaux sujets de préoccupation sur le dossier nucléaire". "Nous reconnaissons les droits de l'Iran, mais insistons pour qu'il remplisse ses obligations. Nous sommes prêts à aborder aussi d'autres questions d'intérêt commun et à trouver un terrain d'entente", a-t-elle déclaré.
Les discussions de Genève ont été "difficiles et franches", a reconnu un haut responsable de l'administration américaine sous couvert de l'anonymat.
Les diplomates avaient exprimé dès lundi leur scepticisme quant aux résultats concrets de la rencontre de Genève, la première depuis un précédent rendez-vous dans la cité de Calvin le 1er octobre 2009. Les Six, l'UE et l'Iran ont discuté près de neuf heures lundi et environ trois heures mardi dans le bâtiment où se trouve la Mission suisse auprès de l'ONU à Genève.
agences/lan
Les conditions d'Ahmadinejad
Peu avant, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré que les négociations avec les Six porteraient des fruits seulement si les sanctions visant l'Iran étaient levées.
Une condition que les grandes puissances ne jugent pas recevable.
Dans un discours prononcé à Arak, dans le centre de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad a exhorté les grandes puissances à reconnaître les "droits" nationaux de son pays.
Il a répété que l'Iran jouit d'un droit souverain à continuer d'enrichir de l'uranium dans le cadre d'un programme nucléaire pacifique.