Vingt-deux manifestants et neuf policiers ont été blessés, dont plusieurs sérieusement, selon un dernier bilan de la police. Quinze personnes ont par ailleurs été interpellées, dont deux pour agression sur des policiers, a ajouté la police, qui a dénoncé la présence de casseurs.
Lors de la manifestation, qui a rassemblé des milliers de personnes, des étudiants ont tenté à plusieurs reprises de repousser un cordon de police à proximité du Parlement, où était débattu le projet de loi. Des policiers ont répondu en frappant plusieurs manifestants à coups de matraque, a constaté un journaliste de l'AFP. Des protestataires ont bombardé de projectiles, dont des pierres et des bâtons, les policiers en tenue anti-émeutes.
Casseurs
En début de soirée, une fois le projet de loi adopté, un groupe a cassé, avec des pierres et des barres, des vitres blindées du ministère des Finances, tentant en vain d'entrer dans le bâtiment. Les policiers avaient mis en garde contre une répétition des violences survenues en marge de précédentes protestations estudiantines. Mi-novembre, la première manifestation contre le projet de loi avait dégénéré, un groupe saccageant l'immeuble abritant le quartier général du parti conservateur au pouvoir.
"Augmenter les droits d'entrée à l'université ne fait que créer de graves divisions sociales", a estimé jeudi un manifestant, Andrea Baptiste. Des étudiants ont peint des slogans "policiers enc...." et "éducation pour les masses" sur la statue de l'ancien Premier ministre conservateur et chef de guerre Winston Churchill, située en face de la Chambre des Communes.
Taxes triplées
Au terme de débats mouvementés, les députés britanniques ont porté d'ici 2012 le plafond des droits universitaires en Angleterre de 3290 livres par an à 6000 livres, et dans des "circonstances exceptionnelles" à 9000 livres (14'000 francs). Le projet de loi a été adopté avec seulement 323 voix pour, 302 députés votant contre. La majorité du gouvernement de coalition, qui est d'habitude d'au moins 83 députés, a été réduite à 21.
Ce projet a provoqué de profondes divisions au sein du gouvernement et plus particulièrement au sein des libéraux-démocrates, partenaires clés des conservateurs dans le cabinet. Les "lib dem" s'étaient engagés pendant la campagne pour les législatives en mai à ne pas augmenter les frais d'inscription à l'université. Le vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg a avancé l'actuelle cure d'austérité pour justifier la hausse des droits universitaires.
Les manifestants, essentiellement des étudiants, ont été rejoints jeudi par des membres d'autres syndicats et des militants de diverses organisations qui entendaient élargir la contestation à l'austérité décrétée par le gouvernement. "Il est temps que l'ensemble du mouvement syndical joigne ses forces", a déclaré Bob Crow, secrétaire général du syndicat des transports RMT.
afp/cab
Voiture royale prise pour cible
La voiture qui transportait le prince Charles et son épouse Camilla a été attaquée jeudi soir à Londres par des manifestants qui protestaient contre l'augmentation des droits universitaires, mais le couple n'a "pas été blessé", selon des sources concordantes.
"Nous pouvons confirmer que la voiture des altesses royales" a été prise à partie par des manifestants, alors que le prince Charles, premier dans l'ordre de succession au trône d'Angleterre, et son épouse se rendaient au théâtre, a déclaré une porte-parole du couple. "Les deux altesses royales n'ont pas été blessées, a-t-elle ajouté. La police a confirmé l'incident.