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Manifestations contre l'austérité en Europe

Plusieurs véhicules ont été incendiés dans les rues d'Athènes. [Yannis Behrakis]
Plusieurs véhicules ont été incendiés dans les rues d'Athènes. - [Yannis Behrakis]
Grève générale en Grèce, manifestations en France, à Bruxelles, en Irlande ou en République tchèque: les syndicats européens se sont mobilisés mercredi, à la veille d'un sommet de l'UE. Ils dénoncent les plans d'austérité appliqués un peu partout sur le continent.

Le point fort de cette journée, coordonnée par la Confédération
européenne des syndicats (CES), était en Grèce, où une grève générale de 24 heures
était décidée. Les manifestations contre la rigueur, émaillées d'incidents
assez violents, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Au centre
d'Athènes, des manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur deux grands
hôtels. La police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour les disperser.
Il y a eu une dizaine d'interpellations et trois blessés.

D'autres manifestants
s'en sont pris à l'ancien ministre conservateur des Transports, Kostis
Hatzidakis, qui quittait l'enceinte du Parlement. Ils l'ont pourchassé, bombardé
de pierres et frappé à coups de bâton. Kostis Hatzidakis, le visage en sang, a
pu trouver refuge dans un immeuble voisin.

La population grecque protestait
contre les réductions de salaires et les nouvelles mesures d'économies prévues
en 2011 dans le pays. Ces mesures draconiennes sont une contrepartie aux prêts
accordés par l'UE et le Fonds monétaire international (FMI) afin d'éviter la
banqueroute du gouvernement.

Ampleur limitée ailleurs

Ailleurs en Europe,
les actions de protestation sont restées d'une ampleur limitée. A Bruxelles, 200
à 300 personnes ont manifesté devant le siège de la Commission européenne
pour y former une "ceinture" humaine, symbole de l'austérité en
Europe. Quelques manifestants se sont déguisés en "banquiers-vampires",
portant une longue cape noire sur un costume-cravate et arborant de fausses dents
de Dracula. "Je suis Vlad le banquier, c'est moi qui suce le sang des
travailleurs", a lancé l'un d'eux.

A Luxembourg, quelque 800 personnes ont
manifesté près du bureau de Jean-Claude Juncker, le Premier ministre et
président de l'Eurogroupe, à la veille d'un sommet des dirigeants des pays de l'UE
à Bruxelles. La réunion sera justement consacrée aux moyens de faire face à la
crise financière dans la zone euro. A Prague, environ 200 policiers et pompiers
tchèques ont manifesté dans le centre de Prague pour protester contre des
mesures gouvernementales d'économie, incluant une baisse de leurs salaires.
"Nous vous protégeons, vous nous liquidez!", disait une banderole.

Tour Eiffel fermée


En France, un à deux milliers de personnes, selon les sources, ont
manifesté devant le ministère des Finances à Paris, à l'appel de cinq syndicats,
contre "l'austérité" en France et en Europe. Une grande banderole
représentant un billet de 500 euros, frappé du drapeau de l'UE, a été suspendue
devant le ministère. En parallèle, dans le cadre d'un conflit distinct, la Tour Eiffel a été
fermée au public en raison d'un mouvement de grève reconductible de ses
personnels. Ceux-ci se plaignent des méthodes de la direction de la société d'exploitation
du site.

Enfin en Irlande, une organisation de
gauche appelait à une manifestation mercredi à 19h00 "contre le plan d'austérité"
imposé par l'Union européenne et le FMI, en échange du prêt de 85 milliards d'euros
octroyé à Dublin. Au même moment, le Parlement irlandais approuvait le plan de
renflouement présenté par le ministre des Finances, Brian Lenihan. Le plan a
été adopté par 81 suffrages contre 75, avec le soutien de députés indépendants.
Ce vote ouvre la voie au déblocage des fonds en fin de semaine par le FMI.

ats/cab

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