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Au tour de l'Espagne d'adopter son plan d'austérité

Le budget espagnol prévoit de réduire les dépenses de l'Etat et des ministères. [Paul White]
Le budget espagnol prévoit de réduire les dépenses de l'Etat et des ministères. - [Paul White]
Le Parlement espagnol a voté mardi le budget d'austérité 2011 présenté par le gouvernement socialiste, visant à réduire drastiquement les déficits publics alors que la solidité financière du pays continue à susciter des inquiétudes. Le budget a été approuvé par une courte majorité de 177 voix contre 171.

Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, qui a adopté en 2010 une série de mesures d'austérité pour faire face à la crise, s'est fixé pour objectif de réduire le déficit des comptes publics à 6% du PIB en 2011, contre 9,3% en 2010 et 11,1% pour 2009.

Le gouvernement, qui ne dispose que d'une majorité relative à la Chambre des députés (169 sièges pour une majorité absolue à 176), avait conclu pour faire approuver son budget des accords avec deux partis régionaux, le Parti nationaliste basque (PNV, centre-droit) et la Coalition Canaries.

Baisse des dépenses de l'Etat

L'année 2011 s'annonce comme une année "difficile" en raison de "l'austérité" qui pèse sur les comptes publics, a prévenu mardi la ministre de l'Economie Elena Salgado devant les députés. Mais, a-t-elle dit, les réformes structurelles en cours ainsi que la consolidation budgétaire constituent "les axes fondamentaux du retour à la croissance à moyen terme".

Le secrétaire d'Etat au Budget, Carlos Ocana, a déclaré de son côté que le gouvernement devrait "remplir ses objectifs de réduction" du déficit pour 2010. Pour réduire les déficits publics, le budget 2011, le plus austère de ces dernières années, prévoit une diminution de 16% des dépenses des ministères et de 7,9% des dépenses de l'Etat, hors dépenses financières et à périmètre comptable constant.

Hausse des impôts pour les hauts salaires

Les fonctionnaires sont déjà frappés depuis juin par une baisse de 5% de leurs salaires. S'ajoute une hausse de l'impôt sur les revenus les plus élevés, de un point pour les revenus de plus de 120'000 euros par an et de deux points pour ceux supérieurs à 175'000 euros. Mais ces mesures n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs sur la capacité de l'Espagne à redresser son économie.

Début décembre, le gouvernement avait annoncé une série de mesures supplémentaires, cédant à la pression des marchés qui réclamaient des gestes forts pour améliorer les finances du pays et relancer une croissance nulle au troisième trimestre.

afp/sbo

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Déficit public en nette baisse

Mardi, le gouvernement s'est voulu rassurant en annonçant que son déficit budgétaire, l'une des composantes du déficit public, avait diminué de près de moitié durant les 11 premiers mois de 2010 par rapport à 2009.

Ce déficit est près de 3 points inférieur à celui affiché pour toute l'année 2009 (6,7% du PIB) "ce qui permet d'anticiper que le gouvernement respectera son objectif de réduction du déficit", a souligné le gouvernement.

Les craintes des investisseurs, après la crise irlandaise, ont provoqué un net renchérissement du crédit pour l'Espagne avec des taux en forte hausse ces dernières semaines pour les émissions obligataires.

Un taux de chômage de 20%

L'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a souligné lundi qu'une lente reprise s'est amorcée en Espagne, mais que la croissance devrait rester "molle" et le chômage élevé, estimant que le gouvernement doit être prêt à aller plus loin que les mesures déjà annoncées.

Autour de 20%, le taux de chômage en Espagne reste le plus élevé de la zone euro.