Deux à trois cents passagers passeront la nuit de vendredi à samedi dans les terminaux de l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, a indiqué un porte-parole d'Aéroports de Paris (ADP). C'est dix fois moins que la nuit précédente où 2000 personnes avaient dormi dans les aérogares de la plate-forme, touchés par les annulations et les retards liées aux intempéries.
Vendredi soir, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), Aéroports de Paris et Air France, a fait état d'un "retour progressif à la normale" et prévu un trafic normal samedi.
Aéroports de Paris a annoncé une distribution de cadeaux (peluches, chocolats et jouets pour les enfants) pour "rendre plus agréable la soirée de Noël".
Pour ajouter au désordre, 2000 personnes ont été évacuées vendredi d'une partie du terminal 2E, en zone sous douane, en raison d'une accumulation de neige sur le toit, a dit à l'AFP une source aéroportuaire.
Au vu de la neige et du froid et en raison du manque de glycol, le liquide de dégivrage des avions, la DGAC a fait annuler 35% des vols prévus à Roissy à partir de 13h00. Elle avait déjà supprimé la moitié du programme de la matinée. Au total, 670 vols ont été annulés à Roissy, sur les 1160 normalement programmés.
Avec150 passagers par vol en moyenne, quelque 100'000 personnes étaient concernées.
Belgique aussi touchée
Le trafic aérien belge a aussi subi de plein fouet ce nouvel assaut hivernal, le 20e en moins de deux mois. Des centaines de passagers ont passé la nuit dans des hôtels ou à l'aéroport de Charleroi, au sud de Bruxelles, de nombreux vols ayant été annulés jeudi soir.
A l'aéroport international de la capitale belge, des vols prévus jeudi ont été reportés à vendredi matin si les conditions le permettent. Des vols - notamment sur Milan, Madrid et Prague - ont été annulés. La plupart des autres enregistraient de sérieux retards.
En Allemagne, l'aéroport de Düsseldorf, a dû fermer vendredi matin pendant cinq heures en raison de la neige. Quelque 90 vols sur les 335 prévus pour la journée ont été annulés, a indiqué un porte-parole. L'aéroport international de Francfort par contre faisait état d'un trafic quasi-normal, tout comme ceux de Berlin et de Hambourg, a indiqué une porte-parole de la compagnie allemande Lufthansa.
Pagaille aussi sur les routes et les rails
Sur les rails, la SNCF prévoyait de faire circuler tous ses trains pour Noël, mais des retards étaient prévisibles dans l'est et le sud-est à cause de la neige. Environ deux millions de voyageurs sont attendus ce week-end dans les gares, dont 800'000 vendredi.
La SNCF a augmenté de 30% la capacité des TGV, qui seront quasiment tous complets. Vingt-et-un départements étaient sous vigilance orange pour neige et verglas, surtout dans l'est. Plus de 10'000 foyers français étaient privés de courant en début d'après-midi, principalement dans l'est et le sud du pays, a-t-on appris auprès du gestionnaire du réseau de distribution d'électricité ERDF.
Verglas en Allemagne
En Allemagne, le verglas et la neige ont bloqué plusieurs autoroutes et voies ferrées vendredi, tandis que de nouvelles intempéries hivernales étaient annoncées pour le week-end de Noël. Le trafic ferroviaire a ainsi été interrompu pendant plusieurs heures dans la nuit de jeudi à vendredi sur la ligne Hanovre-Berlin.
Plusieurs trains ont été immobilisés et deux d'entre eux ont dû être remorqués jusqu'à Berlin à l'aide de locomotives diesel, selon la télévision NTV. Neige et verglas ont provoqué bouchons et accidents sur toutes les routes du pays. L'autoroute entre Berlin et Hambourg était fermée vendredi matin en raison d'accidents.
ats/afp/lan
Roissy transformé en dortoirs
Parmi les passagers coincés dans la nuit, certains ont été hébergés soit dans des hôtels voisins, soit dans deux gymnases ouverts pour l'occasion à proximité, selon une source aéroportuaire. Aéroports de Paris (ADP) a fourni 500 lits et la Sécurité civile 300 pour les personnes coincées dans les aérogares, où étaient distribuées "des milliers de couvertures", selon une source aéroportuaire.
Air France a annoncé avoir "mis à disposition 3500 chambres d'hôtel" pour ses passagers en détresse. Quant aux personnes ayant un vol normalement prévu vendredi, "la plupart devraient être acheminés, mais les responsables de l'aéroport demandent aux gens de s'informer avant de venir à Roissy", a précisé Nathalie Kosciusko-Morizet.
Quant au glycol servant à dégivrer les avions, "il n'y a pas de rupture de stock pour le moment", mais "une tension sur les stocks qui existe partout en Europe", a-t-elle dit. Une source aéroportuaire n'a pas exclu une éventuelle rupture de stock pour vendredi.