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Pas d'intervention militaire en Côte d'Ivoire

"Je vous remercie, on vous attend de nouveau", a lancé Laurent Gbagbo à ses visiteurs. [Thierry Gouegnon]
La mission de médiation a quitté la Côte d'Ivoire mardi. - [Thierry Gouegnon]
Une "intervention militaire" des pays d'Afrique de l'Ouest en Côte d'Ivoire pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir "semble heureusement écartée pour le moment", a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères du Cap Vert Jorge Borges. Evoquant la visite mardi à Abidjan de trois présidents ouest-africains, Jorge Borges a en outre estimé que "cette première initiative de la médiation a permis d'établir un pont vers le dialogue entre les deux camps".

"On ne parle plus d'intervention militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui semble, heureusement, écartée pour le moment", a ajouté Jorge Borges. Cela laisse "de l'espace et du temps pour bien réfléchir aux intérêts du pays et d'envisager une solution pacifique".

Des signes encourageants

"Nous n'en sommes qu'au début (de la médiation), mais les deux parties ont demandé du temps pour réfléchir, ce que nous voyons comme un signe très positif", a-t-il ajouté. Jorge Borges a noté que la suspension de manifestations publiques dans les jours à venir, "prouve qu'ils veulent s'engager dans la voie du dialogue".

Les "jeunes patriotes" de Charles Blé Goudé, fervents partisans de Laurent Gbagbo, ont en particulier reporté à une date ultérieure un grand rassemblement qui était prévu mercredi à Abidjan "pour défendre la dignité et la souveraineté" de la Côte d'Ivoire.

Le président du Cap-Vert Pedro Pires et ses pairs béninois Boni Yayi et sierra-léonais Ernest Koroma se sont rendus mardi à Abidjan pour rencontrer Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pedro Pires et Ernest Koroma se sont rendus mercredi à Abuja pour rendre compte à Goodluck Jonathan, chef de l'Etat nigérian et président en exercice de la Cédéao, de leur mission dans la capitale économique ivoirienne où ils se sont longuement entretenus, séparément, avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.

Médiateurs de retour le 3 janvier

Jorge Borges a estimé qu'il était "absolument nécessaire" que la médiation des trois présidents se poursuive, car la situation est "très délicate" et que "le climat de détente qui semble s'être installé depuis hier" mardi "peut se renverser à tout moment". Raison pour laquelle la "troïka" retournera en Côte d'Ivoire le 3 janvier pour poursuivre sa mission et "consolider les premiers résultats" déjà obtenus, a-t-il conclu.

Réunis la semaine dernière à Abuja, les chefs d'Etat de la Cédéao avaient menacé de renverser militairement le régime de Laurent Gbagbo s'il n'acceptait pas de céder de lui-même le pouvoir à Alassane Ouattara. Ce dernier a été reconnu vainqueur de la présidentielle du 28 novembre par la quasi-totalité de la communauté internationale.

afp/cer

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20'000 Ivoriens sur le chemin de l'exode

Plus de 19'000 Ivoiriens ont fui vers le Liberia voisin pour échapper aux violences post-électorales dans leur pays, soit 5000 de plus que samedi, a annoncé mardi l'ONU.

"15’120 Ivoiriens ont été enregistrés par le HCR (Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés) au Liberia, et 4000 autres nous ont été signalés par les autorités (du Liberia)", a déclaré une porte-parole de l'organisation, Fatoumata Lejeune-Kaba.

La majorité de ces réfugiés sont des femmes et enfants. Environ 62% d'entre eux ont moins de 18 ans, selon le HCR. Parmi ces réfugiés se trouvent "des partisans d'Alassane Ouattara et des partisans de Laurent Gbagbo", précise un communiqué, expliquant que ces personnes prennent la fuite par crainte que "l'impasse politique (en Côte d'Ivoire) conduise à la guerre civile".

"La majorité sont des pro-Ouattara. Depuis quelques jours, il y a des pro-Gbagbo", a ajouté Fatoumata Lejeune-Kaba. L'ONU avait annoncé samedi que quelque 14’000 Ivoiriens avaient fui au Liberia.