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Côte d'Ivoire: Paris prend ses précautions

Soldats lpatrouillant ors d'un rassemblement de partisans de Laurent Gbagbo (18 décembre 2010). [Luc Gnago]
Face à la tension grandissante, la France recommande à ses ressortissants de quitter le pays. - [Luc Gnago]
La France a recommandé vendredi le départ des familles françaises avec enfants résidant en Côte d'Ivoire et a annoncé le report de la rentrée scolaire dans les écoles françaises prévue en janvier. La pression internationale continue pour sa part de peser sur le président sortant Laurent Gbagbo

Les autorités françaises recommandent "à tous les Français qui le peuvent, notamment aux familles avec enfants, de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire dans l'attente d'une normalisation de la situation", selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Ce dernier rappelle que "la Côte d'Ivoire connaît, depuis le second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre, une crise politique aigüe".

"Dans ce contexte et par mesure de précaution, la rentrée des écoles françaises, prévue le 5 janvier prochain, est reportée au 17 janvier", poursuit le Quai d'Orsay qui fera un "nouveau point" de la situation dans la semaine du 10 janvier. Paris renouvelle aussi son conseil de différer les projets de voyages vers la Côte d'Ivoire".

Le gouvernement français avait déjà recommandé le 22 décembre à "tous les Français qui le peuvent de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire", invoquant une "mesure de précaution" et de "prudence".

Nombreux Français sur place

Quelque 14'000 ressortissants français, parmi lesquels la moitié de bi-nationaux, étaient enregistrés en Côte d'Ivoire avant les violences post-électorales, qui ont fait 179 morts depuis la mi-décembre selon l'ONU.

Plusieurs centaines d'entre eux ont déjà quitté le pays après les affrontements meurtriers survenus entre partisans du président sortant Laurent Gbagbo et son rival du second tour à la présidentielle, Alassane Ouattara.

Une grande partie de la communauté internationale, notamment l'ex-puissance coloniale française, appelle Laurent Gbagbo, proclamé élu par le Conseil constitutionnel, à céder la présidence à son rival, déclaré vainqueur par la commission électorale.

Laurent Gbagbo a promis vendredi de ne "pas céder" aux pressions internationales ni à son rival Alassane Ouattara qui exigent son départ de la présidence. Il s'exprimait sur la télévision d'Etat RTI dans un discours de voeux à la Nation. "Nous n'allons pas céder", a affirmé Laurent Gbagbo à quelques heures de la nouvelle année. Le président sortant ivoirien a aussi dénoncé "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".

Alassane Ouattara a donné à son adversaire jusqu'à minuit vendredi pour qu'il se retire, selon son Premier ministre Guillaume Soro.

afp/nr

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Londres prête à soutenir une intervention militaire

La Grande-Bretagne est prête à soutenir une intervention militaire sous mandat des Nations unies en Côte d'Ivoire, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères William Hague.

Londres espère voir aboutir les négociations menées par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour convaincre Laurent Gbagbo de se retirer, a expliqué William Hague sur les ondes de la BBC. Mais, a-t-il ajouté, la Grande-Bretagne "soutiendra" une éventuelle intervention militaire décidée par la CEDEAO, avec l'accord de l'ONU. Laurent Gbagbo "ne doit pas sous-estimer la détermination de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

La CEDEAO se dit prête à recourir à la "force légitime" s'il le faut pour faire partir Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir malgré l'élection à la présidence d'Alassane Ouattara, reconnue par la communauté internationale. La CEDEAO a annoncé l'envoi le 3 janvier d'une nouvelle délégation à Abidjan, après l'échec d'une première mission de médiation mardi.