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En Belgique, la sortie de crise n'est pas pour demain

Johan Vande Lanotte, l'homme par qui le compromis doit arriver. [Jorge Dirkx]
Johan Vande Lanotte, l'homme par qui le compromis doit arriver. - [Jorge Dirkx]
L'espoir d'une sortie rapide de crise en Belgique, qui est sans gouvernement depuis 206 jours, s'est évanoui mercredi. Les indépendantistes flamands ont rejeté une ébauche de compromis sur une réforme du pays.

"La N-VA a des remarques fondamentales sur la note du conciliateur Johan Vande Lanotte", un document de synthèse de 60 pages qui a été soumis aux sept partis engagés dans les pourparlers suspendus depuis octobre, a indiqué le parti indépendantiste dans un communiqué. Le parti nationaliste "les lui transmettra ainsi qu'aux six autres partis", les trois néerlandophones - CDV chrétien-démocrate, SPA socialiste et verts de Groen - et les trois francophones - PS, Ecolo et centristes du CDH. "On verra si ces remarques sont acceptables pour les autres partis. On pourra alors conclure si engager des négociations finales a un sens", a ajouté la N-VA.

Les sept partis avaient jusqu'à mercredi pour entériner ou pas un rapport sur les convergences possibles en matière de réforme des institutions qui leur a été remis lundi par le sénateur socialiste flamand Vande Lanotte, nommé conciliateur le 21 octobre par le roi Albert II. En fin d'après-midi, seules les deux formations de gauche flamandes, les écologistes de Groen et les socialistes du SPA, avaient donné leur aval, les autres se donnant du temps.

Des points positifs

Optimiste, le président de Groen, Wouter Van Besien, croyait qu'un accord sur "une réforme de l'Etat solide" était possible "dans un laps de temps de quelques semaines sur la base de la note" du sénateur socialiste flamand Vande Lanotte. La présidente du SPA, Caroline Gennez, s'est, elle, félicitée d'un "texte très équilibré" entre l'"autonomie fiscale considérable" accordée aux régions et la "stabilité" maintenue pour le pouvoir fédéral.

Mais le parti francophone Ecolo a mis ensuite un premier bémol, en se disant prêt à rouvrir les pourparlers à condition d'avoir des précisions sur des questions de "financement". Peu après le parti chrétien-démocrate flamands CDV, par la bouche de son président Wouter Beke, a été moins positif encore, en réclamant que Johann Vande Lanotte "adapte" sa note "sur des points essentiels", notamment sur le volet "Bruxelles", "avant de réunir les sept partis".

L'avis du PS est attendu

Les centristes francophones du CDH se sont dits prêts à revenir à la table des négociations mais en demandant des amendements pour "préciser et équilibrer" le projet, selon la chaîne de télévision publique RTBF. Mais la réponse la plus attendue, considérée comme décisive, restait celle de la formation ayant les revendications les plus radicales, la N-VA, devenue premier parti de Flandre aux législatives du 13 juin avec 28% des voix.

Quant au PS, le parti sorti vainqueur des élections côté francophone, il ne devait se réunir que tard dans la soirée, lui permettant d'intégrer la position négative mais pas totalement fermée de la N-VA.

afp/ps

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130'000 francophones perdraient leurs privilèges

Selon les grandes lignes du document de Johan Vande Lanotte, une partie des 130'000 francophones vivant en périphérie flamande de Bruxelles perdraient leurs privilèges judiciaires et électoraux, tandis qu'une autre partie continueraient de jouir d'un statut spécial dans six communes de la banlieue.

Autre exigence des néerlandophones - 60% des 10,5 millions d'habitants du pays - plus du quart (26%) de l'impôt sur le revenu, soit 15 milliards d'euros, jusqu'à présent de compétence fédérale, serait transféré aux régions. De leur côté, les francophones, ultra majoritaires à Bruxelles, avaient obtenu que la dotation financière de la capitale soit améliorée de 375 millions d'euros.