La décision a été prise en vertu d'un décret permettant de prendre des sanctions financières contre ceux qui "présentent une menace pour la paix et le processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire ou qui agissent ou déclarent agir en leur nom", écrit le Trésor dans un communiqué.
Outre Simone Gbagbo, son épouse, les trois membres "du cercle proche" de M. Gbagbo visé par les sanctions du ministère sont Désiré Tagro, Pascal Affi N'Guessan et Alcide Ilahiri Djedje, précise le ministère.
Le Trésor présente Désiré Tagro comme le directeur de cabinet de facto de Laurent Gbagbo "depuis l'élection présidentielle de novembre".
Pascal Affi N'Guessan est le président du Front populaire ivoirien (FPI). Ancien représentant de la Côte d'Ivoire à l'ONU, Alcide Ilahiri Djedje représente désormais Laurent Gbagbo à l'étranger.
Washington perd patience
En vertu des sanctions prises jeudi, tout Américain qui viendrait à réaliser des transactions financières avec ces personnes s'exposerait à des poursuites judiciaires.
"Laurent Gbagbo continue de montrer qu'il dédaigne délibérément la volonté et le bien-être du peuple ivoirien", argumente le Trésor. Le ministère escompte que son action "l'isolera, lui et son cercle proche, du système financier mondial et soulignera le désir exprimé par la communauté internationale de le voir quitter le pouvoir".
En annonçant un gel des avoirs de Laurent Gbagbo, les Etats-Unis semblent signifier qu'ils perdent patience vis-à-vis du président ivoirien sortant, qu'ils s'étaient dans un premier temps proposés d'accueillir sur le sol américain pour lui permettre de quitter le pouvoir.
agences/jeh
La grande valse des diplomates
Le gouvernement de Laurent Gbagbo a annoncé le renvoi des ambassadeurs de Grande-Bretagne et du Canada, dans un communiqué lu jeudi soir sur la télévision d'Etat RTI.
"Il est mis fin" aux accréditations en Côte d'Ivoire des ambassadeurs britannique Nicholas James Westcott et canadienne Marie-Isabelle Massip, indique le communiqué lu par le porte-parole du gouvernement Ahoua Don Mello.
Ces décisions ont été prises "en application du principe de réciprocité régissant les relations diplomatiques", a-t-il expliqué.
La Grande-Bretagne et le Canada avaient retiré fin décembre les accréditations des ambassadeurs ivoiriens nommés dans ces pays par Laurent Gbagbo et indiqué qu'ils reconnaîtraient les représentants nommés par son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.
Paris avait de son côté indiqué la veille que la procédure d'agrément était en cours pour le nouvel ambassadeur à Paris désigné par Alassane Ouattara en remplacement de Pierre Kipré, un proche du président sortant.