Avec la démission jeudi du conciliateur chargé de relancer les négociations entre partis flamands et francophones sur une décentralisation accrue du pays, la crise belge est selon toute vraisemblance loin d'être terminée.
L'ancien record national de 194 jours a été dépassé le 25 décembre. Quant au record du monde, la Belgique a toutes ses chances au vu de l'impasse politique actuelle. Si le 30 mars elle n'a toujours pas de gouvernement en ordre de marche alors que les législatives ont eu lieu le 13 juin 2010, elle ravira ce trophée à l'Irak, à qui il avait fallu 289 jours pour former un cabinet en 2009.
Un Premier ministre qui gère les affaires courantes
Surgouverné par un empilement exceptionnel d'instances communales, régionales et communautaires, ce pays fédéral depuis 1992 ne semble pas trop souffrir pour l'instant de la vacance du pouvoir central. Depuis sept mois, la Belgique en est réduite à un gouvernement gérant les affaires courantes, sous la direction du Premier ministre sortant, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme. Cette situation n'a cependant pas eu d'autre effet notable qu'attirer la curiosité du reste du monde sur ses particularités nationales.
Mais cette crise n'a pas empêché la Belgique de présider avec efficacité l'Union européenne au second semestre de 2010, de l'avis général. Toutefois, des experts estiment que la Belgique ne pourra pas encore continuer longtemps à reporter des décisions de long terme. Selon eux, cela va finir par retarder certains projets d'investissement et permettre à la crise financière qui affecte la zone euro de s'étendre à ce pays endetté à 100% de son PIB.
agences/ps