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L'ETA annonce un cessez-le-feu "permanent"

L'organisation indépendantiste affirme avoir pris la décision de renoncer à la violence, il y a déjà plusieurs mois.
L'organisation indépendantiste a fait part de son intention dans le journal "Gara".
Le groupe armé indépendantiste basque ETA qui n'a pas commis d'attentat depuis 17 mois, a annoncé lundi un cessez-le-feu "permanent" et "vérifiable", comme le lui demandait sa vitrine politique interdite Batasuna qui espère ainsi pouvoir se présenter à de prochaines élections.

"L'ETA a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent et de caractère général qui puisse être vérifié par la communauté internationale", a indiqué l'organisation clandestine dans un communiqué publié sur le site internet du journal indépendantiste basque Gara. La diffusion du communiqué a été accompagnée d'une vidéo montrant trois personnes encagoulées, lisant ce même texte, derrière l'emblème traditionnel de l'organisation clandestine avec un serpent et une hache.

Cette annonce constitue un "engagement ferme de l'ETA en faveur d'un processus de solution définitive et de la fin de la confrontation armée", souligne encore le communiqué. "L'ETA ne cessera pas son effort et sa lutte pour impulser et mener à bien le processus démocratique, jusqu'à obtenir une véritable situation démocratique en Euskal Herria (Pays basque, ndlr)", selon le texte qui ne précise pas de quels types d'effort et de lutte il s'agit, pacifique ou bien violent.

Le groupe "lance un appel aux autorités d'Espagne et de France pour qu'elles abandonnent pour toujours les mesures répressives et la négation d'Euskal Herria", indique encore le communiqué.

Madrid pas satisfait

Comme lors de la précédente annonce de l'ETA allant dans le sens d'une trêve, Madrid a réagi avec scepticisme. L'annonce de l'ETA n'est "clairement pas" ce qu'attendait l'Espagne, a déploré lundi le numéro deux du gouvernement, Alfredo Perez Rubalcaba, qui a souligné que cette trêve n'était "pas la fin" de la lutte armée réclamée par Madrid.

L'ETA, dont le dernier attentat sur le sol espagnol remonte au 9 août 2009 (quatre bombes de faibles puissance à Palma de Majorque aux Baléares), avait déjà fait une série d'annonces en septembre 2010 allant dans le sens d'une suspension de la lutte armée. Dans une vidéo transmise le 5 septembre, l'organisation clandestine avait indiqué qu'elle "ne mènerait pas d'actions offensives armées".

Deux semaines après, le groupe armé s'était dit prêt à dialoguer avec des médiateurs internationaux puis s'était déclaré dans une interview au journal indépendantiste Gara "disposé" à observer un cessez-le-feu permanent et vérifiable, et "même à aller plus loin".

Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero avait rejeté les annonces de septembre. Echaudé par la fin sanglante du précédent "cessez-le-feu permanent", avec deux morts dans un attentat à l'aéroport de Madrid en décembre 2006, José Luis Zapatero avait lancé à l'organisation indépendantiste basque armée que "la seule décision qui vaille est l'abandon des armes pour toujours". L'exécutif socialiste avait alors prévenu qu'il ne changerait "pas d'un iota" sa politique d'extrême fermeté vis-à-vis de l'ETA, qui a conduit à un affaiblissement notable de l'organisation armée.

afp/cab

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Pressions politiques

Responsable de la mort de 829 personnes en plus de quarante ans d'attentats pour l'indépendance basque, l'ETA était depuis plusieurs mois sous la pression de son bras politique interdit Batasuna, pour annoncer un "cessez-le-feu" général.

Batasuna avait réclamé le 25 septembre dans un document signé avec son allié le parti indépendantiste non-violent Eusko Alkatasuna, "un cessez-le-feu permanent, unilatéral et vérifiable par la communauté internationale comme l'expression de la volonté d'arrêter définitivement son activité militaire".

Cherchant à revenir dans le jeu politique légal, Batasuna a annoncé le 27 novembre la création à venir d'un nouveau parti rejetant "l'usage de la violence" dans l'espoir d'être autorisé à concourir pour les élections locales de mai 2011.