Six policiers" et "un civil" ont été tués dans le quartier d'Abobo (nord), a indiqué à l'AFP une source au ministère de l'Intérieur, sans préciser l'identité du civil. Trois policiers ont par ailleurs été blessés par balles, a ajouté le ministère, affirmant que les "assaillants" disposaient "d'armes lourdes", sans plus de détails.
Embuscade sur l'Onuci
Dans le même quartier, trois Casques bleus ont été "légèrement blessés" dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une "embuscade", a affirmé pour sa part l'ONU dans un communiqué. "Une équipe mixte de militaires et de policiers de l'ONU revenait d'une patrouille au quartier PK 18 de la commune d'Abobo lorsqu'elle a essuyé des tirs croisés provenant des deux côtés de la route" a indiqué l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). "Les forces onusiennes ont été obligées de riposter aux tirs", a-t-elle précisé.
Des affrontements similaires ont fait au moins cinq morts la veille à Abobo. "Les gens d'Abobo en ont assez. Chaque jour il y a des enlèvements et des meurtres ici. Nous avons le droit de nous défendre", a dit Amara Souara. Le camp Gbagbo dément avoir orchestré des meurtres et des enlèvements et argue du fait que de nombreux policiers ont été tués par des partisans de Ouattara.
Ballet diplomatique
Alors que la violence fait rage, le ballet diplomatique ne faiblit pas. Le médiateur de l'Union africaine (UA) pour la crise ivoirienne, le Premier ministre kényan Raila Odinga, "prévoit" de se rendre pour la deuxième fois en Côte d'Ivoire "ce week-end", a annoncé mercredi son porte-parole dans un communiqué.
M. Odinga s'est entretenu mercredi soir à Nairobi avec le président de la commission de l'Union africaine Jean Ping pour discuter de l'évolution de la crise politique en Côte d'Ivoire. "Durant cette rencontre de deux heures, le Premier ministre a assuré M. Ping de son intention de mener à son terme (sa médiation) et a dit qu'il comptait retourner dans ce pays d'Afrique de l'ouest ce week-end".
Au cours de cet entretien, Raila Odinga a "une nouvelle fois" estimé que le recours à la force contre le président sortant Laurent Gbagbo devait être considéré comme une solution de dernier recours. Depuis le second tour de l'élection présidentielle le 28 novembre, dont les résultats sont contestés par les partisans de Laurent Gbagbo, les violences ont fait plus de 200 morts, selon les Nations unies.
ats/jzim
Gbagbo estime que le pays n'est pas au bord d'une guerre civile
"La Côte d'Ivoire n'est pas au bord d'un bain de sang, n'est pas au bord d'une guerre civile, n'est pas au bord d'un génocide", a affirmé mercredi le président sortant Laurent Gbagbo dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision française Canal+.
Il était interrogé mardi depuis le palais présidentiel d'Abidjan d'où il contrôle encore la plupart des institutions du pays et les forces armées ivoiriennes.
Laurent Gbagbo a dit attendre maintenant le retour des émissaires africains venus à Abidjan pour essayer de trouver une sortie de crise. "J'attends qu'ils reviennent, qu'on s'asseye et qu'on discute et après on voit par quelle porte on sort", a-t-il expliqué en répétant qu'il était "prêt à discuter" avec son adversaire, "sans condition préalable".
Paris entérine la nomination d'un ambassadeur de Ouattara
Emboîtant le pas de l'ONU, la France a donné mercredi son agrément à la nomination par Alassane Ouattara d'un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, Ali Coulibaly.
Cet agrément a été approuvé en Conseil des ministres, a annoncé dans la soirée la présidence française.