Le ministre belge des Finances Didier Reynders veut frapper un grand coup. Il s'est prononcé jeudi en faveur d'un doublement de l'ensemble du dispositif d'aide pour les pays de l'Union monétaire en difficulté, qui est actuellement de 750 milliards d'euros, et révélé que des discussions en ce sens avaient actuellement lieu en Europe.
L'éventualité d'une augmentation du Fonds est en effet discutée depuis déjà plusieurs semaines, en raison des craintes de contagion de la crise de la dette à d'autres pays comme le Portugal, l'Espagne, voire la Belgique ou l'Italie. Mais le débat se précise à présent. Il a été relancé mercredi par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso qui a exhorté les dirigeants des pays de l'UE à décider début février au plus tard, lors d'un sommet, d'augmenter les capacités du dispositif.
Christine Lagarde souhaite avant tout un outil efficace
Officiellement, la France et l'Allemagne s'étaient d'abord montrées réticentes mercredi à toute hausse rapide des moyens du Fonds, n'en voyant pas l'utilité. Mais la ministre française des Finances Christine Lagarde a déclaré jeudi à l'AFP qu'une augmentation du Fonds pourrait être décidée "si nécessaire", afin de "démontrer notre détermination à défendre la stabilité de la zone euro".
Christine Lagarde s'est toutefois montrée un peu plus prudente sur la TSR, en précisant "qu'il n'y a pas de réponse toute faite" et qu'elle souhaite avant tout donner à l'Union un outil suffisant, bien doté et au mécanisme simple. "On fera tout ce qu'il faut pour soutenir les membres de l'Union européenne", a-t-elle ajouté lors du 19.30.
Deux propositions
Son homologue allemand Wolfgang Schäuble a, lui, concédé que la "capacité effective de prêt" du Fonds pourrait devoir être augmentée, tout en se refusant à parler d'augmentation du volume total d'argent.
Selon une source proche du président Barroso, en fait deux options ont été présentées cette semaine par la Commission lors d'une réunion d'experts de l'UE à Bruxelles: un renforcement des capacités de prêts du Fonds sans toucher à l'enveloppe globale, et une augmentation réelle du montant du Fonds. Car actuellement, le Fonds dispose en réalité d'une capacité de prêts bien inférieure à 440 milliards d'euros.
Elle est évaluée à quelque 250 milliards, car il est nécessaire de garder le reste comme garantie pour les emprunts effectués sur les marchés.
afp/jzim
L'Allemagne sort du lot dans la zone euro
La croissance allemande a connu une croissance de 3,6% en 2010, un niveau-record depuis la Réunification deux pays en 1990, grâce aux exportations et une hausse de la demande intérieure, selon les chiffres publiées mercredi.
Les premiers chiffres de la croissance pour la principale économique européenne contrastent avec les mauvais résultats de 2009, qui avait vu une contraction de 4,7%, la pire depuis la Deuxième guerre mondiale.
Cette reprise exceptionnelle s'explique par la reprise des exportations (+14,2%), l'Allemagne étant le deuxième exportateur derrière la Chine