D'après un décompte des médias, citant les municipalités concernées, on a dénombré 225 morts à Nova Friburgo, 223 à Teresopolis, 39 à Petropolis et 19 à Sumidouro. Avec 506 morts au total, la catastrophe atteint un bilan jamais atteint au Brésil, dépassant celui de Caraguatatuba, au nord de Sao Paulo, en 1967 (436).
La plupart des personnes qui ont trouvé la mort ont été surprises dans leur sommeil par des torrents de boue qui ont tout emporté sur leur passage. Des centaines de sauveteurs sont sur place et ne cessent de découvrir de nouvelles victimes dans cette région connue pour la douceur de son climat, refuge préféré des habitants de Rio, à 100 kilomètres de la mégalopole.
Dans la seule ville de Teresopolis, près de 3000 personnes ont perdu leur maison. Celles qui n'ont pas trouvé refuge dans leur famille sont hébergées dans un gymnase. La Marine est en train d'installer un hôpital de campagne à proximité.
Appel à quitter les zones à risque
Durant un jour, il a autant plu qu'en un mois habituellement et il a encore beaucoup plu jeudi soir dans cette région placée en état d'alerte après l'annonce de nouvelles précipitations de très forte intensité.
"Ce qui nous préoccupe avec Dilma Rousseff, ce sont les prochaines heures car les prévisions ne sont pas du tout rassurantes", a averti le gouverneur de l'Etat de Rio Sergio Cabral, au côté de la nouvelle présidente brésilienne. Celle-ci a parcouru les zones sinistrées en hélicoptère puis à pied.
Le gouverneur a appelé la population dans les zones de risque à se réfugier en lieu sûr, "parce qu'il y a des risques d'éboulement de terrain".
La présidente Dilma Rousseff, qui a survolé en hélicoptère puis parcouru à pied des zones dévastées par les pluies, a promis "une action ferme". Le gouvernement a déjà débloqué 780 millions de reais (467 millions de dollars) pour les sinistrés.
agences/boi
Urbanisation sauvage en cause
La pire catastrophe des dernières décennies au Brésil, survenue dans la région montagneuse près de Rio, est le résultat de l'urbanisation sauvage et d'un rare phénomène naturel aggravé par des pluies de plus en plus violentes avec le changement climatique, selon les experts.
La tragédie survient dans un contexte de pluies et de sécheresses plus intenses au cours des dernières années qui coïncident aujourd'hui au Brésil avec le phénomène météorologique de La Nina et que certains scientifiques attribuent également à une exacerbation du changement climatique.
Le secrétaire de l'Etat de Rio à l'Environnement, Carlos Minc a pour sa part déclaré au quotidien O Globo que "ce qui s'est passé est un mélange de catastrophe naturelle et d'irresponsabilité historique de plusieurs maires dont certains ont même encouragé la construction immobilière sur les versants" des montagnes.