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Nucléaire: l'Iran prêt à reprendre les discussions

Après deux jours de discussions, l'Iran et les "5+1" n'ont pas réglé leurs différents.
Après deux jours de discussions, l'Iran et les "5+1" n'ont pas réglé leurs différends.
L'Iran a tendu la main dimanche aux grandes puissances pour reprendre les discussions autour de son programme nucléaire. Samedi, une rencontre à Istanbul s'était soldée par un échec dont les deux parties se sont rejeté la responsabilité.

Malgré cet échec, "les conditions sont réunies pour parvenir à de bons accords lors de réunions futures si l'autre partie (les grandes puissances) fait preuve de justice et de respect" à l'égard de l'Iran, a déclaré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans un discours prononcé à Rasht au nord-ouest de l'Iran.

"Nous n'avons jamais envisagé que les questions (opposant l'Iran aux grandes puissances) pourraient être résolues en quelques rencontres, à cause de l'état d'esprit" de ces puissances, a-t-il relativisé.

Pas de nouvelle rencontre prévue pour l'instant

A Istanbul et lors d'un premier round de discussions début décembre à Genève, "des choses importantes ont été dites. Les deux parties connaissent désormais précisément leurs vues respectives", a dit M. Ahmadinejad. Selon lui, si les "Six" sont "prêts à suivre la voie de la justice, de la légalité et du respect, on peut espérer parvenir aux résultats que tout le monde souhaite", a-t-il ajouté.

L'Iran et le groupe des "5+1" (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne) ne sont pas parvenus à s'entendre sur les moyens de régler leur conflit autour du programme nucléaire iranien, à l'issue de deux jours de discussions vendredi et samedi à Istanbul. Les deux parties se sont séparées sans même décider d'une nouvelle rencontre, se rejetant la responsabilité de cet échec.

Requête iranienne inacceptable

La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est dite "déçue", déplorant que Téhéran n'ait "pas été disposé" à avoir "une discussion constructive et détaillée", sans conditions préalables. "L'Iran a tout bloqué en posant des conditions préalables totalement inacceptables", a affirmé la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie.

L'Iran a réclamé une levée des sanctions internationales comme préalable à toute discussion sur la question nucléaire et a refusé par avance d'abandonner l'enrichissement d'uranium. Il veut aussi élargir les discussions aux questions de sécurité internationales, incluant l'arsenal nucléaire d'Israël, un point rejeté par les "Six".

Laisser du temps pour les négociations

Les Occidentaux ont toutefois affirmé que "la porte reste ouverte" à une solution diplomatique à la crise. "Le choix est entre les mains de l'Iran", a ainsi déclaré Catherine Ashton. "Nous continuons à penser qu'il y a du temps et de la marge pour la diplomatie", a renchéri un diplomate américain. La Chine a pour sa part assuré que la question du nucléaire iranien demande du temps et qu'elle ne peut pas être réglée "en une ou deux discussions".

Difficile pourtant de prédire quel sera l'avenir du dossier. Un durcissement des fronts n'est pas exclu. "D'un côté, le parlement iranien a dit qu'il pourrait prendre des mesures pour obliger le gouvernement à ne plus prendre part à de nouvelles discussions. D'un autre côté, les Etats-Unis pourraient avancer vers de nouvelles sanctions contre Téhéran", souligne l'analyste indépendant Mohammad Saleh Sedghian, basé à Téhéran.

Une éventualité également soulevée par le "New York Times", qui estime que "compte tenu du fait qu'il n'y a pas de nouvelles discussions prévues, l'administration Obama va maintenant être confrontée à de nouvelles pressions pour pousser à de nouvelles sanctions contre l'Iran".

agences/jzim

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Quelle efficacité pour les sanctions?

Le programme nucléaire iranien a été condamné par six résolutions de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions économiques et politiques.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont adopté leurs propres sanctions. Les Occidentaux estiment qu'elles portent leurs fruits.

Mais un rapport publié vendredi par la Fédération des scientifiques américains (FAS) affirme que Téhéran n'a "de toute évidence pas marqué le pas dans son programme nucléaire", mais qu'il a "accru ses performances d'enrichissement au cours de l'année dernière".