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Israël blanchi dans l'affaire de la flottille sur Gaza

Le 31 mai 2010, les passagers de la flottille humanitaire s'étaient défendus contre l'assaut israélien, qui a fait neuf morts et soulevé une vague de réprobations internationales. [Ho New]
Le 31 mai 2010, les passagers de la flottille humanitaire s'étaient défendus contre l'assaut israélien, qui a fait neuf morts et soulevé une vague de réprobations internationales. - [Ho New]
Le blocus maritime de la bande de Gaza et le raid meurtrier mené par Israël pour empêcher une flottille d'aide de briser ce blocus en mai dernier sont "conformes au droit international". La commission d'enquête israélienne a blanchi dimanche à l'unanimité l'Etat hébreu.

"L'imposition d'un blocus maritime sur la bande de Gaza, compte tenu des raisons sécuritaires et des efforts d'Israël pour remplir ses obligations humanitaires, était légal et conforme au droit international", affirme la commission dirigée par le juge Yaacov Tirkel dans son rapport publié dimanche.

Selon le rapport, le recours à la force lors de l'arraisonnement sanglant du ferry turc Mavi Marmara, bateau-amiral de la flottille humanitaire internationale, "a été légal et conforme au droit international". Toutefois, sur six des 133 cas d'usage de la force par les commandos israéliens, la commission Tirkel s'abstient de donner ses conclusions, estimant "ne pas disposer d'informations suffisantes".

La commission regrette par ailleurs les "conséquences regrettables en pertes de vie humaines et en blessures". La mort de neuf passagers turcs durant l'assaut israélien a provoqué une très grave crise dans les relations entre Israël et la Turquie, et soulevé une vague de réprobation internationale.

Rapport turc critique

Le rapport de la commission d'enquête turque sur l'assaut israélien est plus critique à l'encontre de l'action israéliennes selon les conclusions préliminaires de ce rapport: "l'armée israélienne a fait usage d'une force excessive contre le Mavi Marmara", vaisseau amiral turc de la flottille qui se dirigeait vers Gaza, sous blocus israélien, où ont été tués les Turcs, affirme le rapport dont l'afp s'est procuré une copie. "La force utilisée pour intercepter le Mavi Marmara dépasse les limites de ce qui est approprié et nécessaire (...) l'usage de la force ne peut être qu'en dernier recours", souligne le document.

Selon les passagers auditionnés, les commandos de marine ont ouvert le feu aussitôt après leur hélitreuillage sur le pont du ferry. La commission d'enquête, qui a auditionné des activistes turcs et étrangers du convoi, critique "la nature disproportionnée de l'attaque dans les eaux internationales", et estime que l'Etat hébreu doit payer des compensations pour les familles des victimes, "aux termes du droit international".

La commission turque qui s'est réunie dimanche à Ankara, a dénoncé le rapport publié par la commission israélienne, se déclarant "stupéfaite et consternée" de ses conclusions qui disculpent l'armée israélienne, rapporte l'agence de presse Anatolie. "L'attaque perpétrée par Israël en violation des droits en temps de paix ou de guerre est aussi en contradiction avec tous les principes, règles et normes internationaux", a affirmé la commission dans une déclaration, précise l'agence.

afp/ther

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Rappel des faits

Le commando israélien avait arraisonné le 31 mai une flottille internationale pro-palestinienne de six navires qui tentaient de briser le blocus de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'assaut a provoqué une grave crise dans les relations israélo-turques et soulevé une vague de réprobation internationale.

Les deux rapports devraient être transmis au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a constitué un panel de quatre membres, dont un représentant turc et un autre israélien, chargés d'enquêter sur le raid meurtrier.

Le Hamas fulmine

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a fustigé dimanche le rapport de la commission d'enquête israélienne. Pour lui, cela "confirme l'absence de toute justice dans l'"entité sioniste" (ndlr: Israël)".

"Il s'agit là d'une tentative désespérée de légitimer les crimes de l'occupation et d'améliorer l'image de marque (d'Israël) en masquant ce crime", a ajouté le porte-parole du Hamas.