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Barack Obama: discours d'unité et très économique

Barack Obama devant le vice-président Joe Biden et le  le nouveau président républicain de la Chambre John Boehner. [EPA/Pablo Martinez Monsivais]
Barack Obama devant le vice-président Joe Biden et le le nouveau président républicain de la Chambre John Boehner. - [EPA/Pablo Martinez Monsivais]
Un ruban noir et blanc accroché au revers de leur veste en hommage aux victimes de la tuerie du 8 janvier, les élus du Congrès ont mis de côté leurs divisions mardi devant le président Barack Obama, le temps du traditionnel discours sur l'état de l'Union. L'économie était au centre des préoccupations.

Membres du gouvernement, élus des deux bords arboraient mardi soir le ruban: une bande noire en symbole de deuil, entourée de deux bandes blanches représentant l'espoir. "Nous prions pour la santé de notre collègue et amie Gabby Giffords", a dit le président Obama en désignant une chaise laissée inoccupée au milieu de la chambre entre deux élus de l'Arizona, un républicain et un démocrate.

La démocrate Gabrielle Giffords a été grièvement blessée à la tête le 8 janvier à Tucson (Arizona, sud-ouest) lors d'une fusillade qui a fait six morts et 14 blessés.

Courtoisie et encouragements

Répondant aux appels au calme et à davantage de courtoisie en politique, plusieurs élus ont choisi de bousculer la tradition en siégeant mardi soir aux côtés de collègues de l'autre bord.

Comme pour surfer sur cette vague d'unité, le président a tenté ensuite de galvaniser les élus notamment sur les capacités américaines de recherche. "Nous financerons les projets Apollo de notre époque", a lancé Barack Obama. Mais après l'hommage et les paroles d'unité, le président a rappelé aux élus les difficiles réalités de la situation économique aux Etats-Unis, appelant toutefois ses compatriotes à ne pas se décourager.

Unité de façade

Dans un discours qui a duré un peu plus d'une heure, les élus ont applaudi le président environ 75 fois. L'applaudimètre a le plus frémi lorsque Barack Obama a évoqué les troupes américaines présentes en Afghanistan et en Irak. Mais certains sujets ont trahi l'unité de façade chez les élus. Seuls les démocrates se sont levés pour applaudir lorsque le président a évoqué le début du retrait américain d'Afghanistan en juillet 2011. En revanche, seuls les élus de droite ont applaudi l'évocation par le président de modifications possibles à la réforme sur la couverture maladie adopté par le Congrès en mars 2010.

Barack Obama a rapidement évoqué les sujets de politique étrangère. Il a manifesté la solidarité de son pays avec les Tunisiens, s'est félicité félicitant des pressions internationales sur l'Iran et a appelé la Corée du Nord à la dénucléarisation. Mais il a passé sous silence le processus de paix israélo-palestinien, où les Etats-Unis ont subi de récents revers.

agences/cab

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L'économie au centre des préoccupations

Barack Obama a appelé mardi son pays à investir et à innover pour être à la hauteur du défi de puissances montantes comme la Chine et l'Inde. Il a également exhorté le Congrès à faire preuve d'imagination en matière fiscale.

Il a souligné que de nombreux Américains se souvenaient de l'époque, avant la mondialisation, où il suffisait de travailler dur pour obtenir un salaire et des avantages sociaux décents. Mais "le monde a changé et, pour beaucoup, le changement a été douloureux", a-t-il déclaré. "En une génération, des révolutions technologiques ont transformé la façon dont nous vivons, travaillons et commerçons".

Face à la montée de nouvelles puissances industrielles comme l'Inde et la Chine, Barack Obama a appelé ses compatriotes à ne pas se décourager. "Cela doit nous galvaniser", a-t-il déclaré, soulignant que les Etats-Unis possédaient toujours l'économie la plus prospère du monde.

Il a demandé au Congrès de "supprimer les niches fiscales" et de réduire l'impôt sur les sociétés, pour la première fois depuis 25 ans, "sans augmenter notre déficit". Il a également proposé de mettre fin aux "milliards de dollars" de cadeaux fiscaux faits aux groupes pétroliers. "Je ne sais pas si vous avez remarqué mais ils s'en sortent très bien tout seuls. Alors au lieu de subventionner l'énergie du passé, investissons dans celle de demain", a-t-il lancé.

Pour lui, l'investissement dans les techniques de pointe, notamment dans le domaine de l'énergie, "renforcera notre sécurité, protégera notre planète et créera des emplois innombrables", aux Etats-Unis.

Alors que le chômage du pays, à 9,4% fin décembre, reste à son plus haut niveau en plus d'une génération, Barack Obama a toutefois fourni peu d'indices concrets sur la façon dont il comptait s'y prendre pour dynamiser l'emploi.