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La direction du parti de Moubarak démissionne

Avec cette démission, Hosni Moubarak est encore un peu plus fragilisé. [Amel Pain]
Avec cette démission, Hosni Moubarak est encore un peu plus fragilisé. - [Amel Pain]
Le Comité directeur du Parti national démocratique au pouvoir en Egypte, qui compte dans ses rangs le fils de Hosni Moubarak, a démissionné samedi. Dans la rue, les manifestants ont empêché l'armée de quitter la place Tahrir, au Caire, par crainte de nouvelles violences contre leur mouvement de contestation.

Selon la télévision nationale, les six membres du Comité directeur du Parti national démocratique (PND) ont présenté leur démission et une nouvelle direction a été nommée. Le secrétaire général du parti, Safwat el-Sharif, a été remplacé par Hossam Badrawi, qui avait été marginalisé du PND pour certaines de ses positions critiques au sein du parti.

Le fils du président, Gamal Moubarak, considéré avant le soulèvement populaire comme dauphin du régime, quitte également les instances dirigeantes du PND. Il s'agit selon la télévision d'Etat d'un geste d'apaisement à l'attention des manifestants, qui continuent à réclamer pour la 12e journée consécutive le départ du président Moubarak.

L'armée retenue sur la place Tahrir

Dans la matinée, des manifestants se sont assis à même le sol autour des chars positionnés aux accès de la place Tahrir, dès que les moteurs se sont mis en marche. A quelques mètres de là, quelque 200 autres manifestants appelaient l'armée à rester sur place. Des officiers se trouvaient non loin.

Les anti-Moubarak ne veulent pas que les chars quittent la place Tahrir. [AFP - Patrick Baz]
Les anti-Moubarak ne veulent pas que les chars quittent la place Tahrir. [AFP - Patrick Baz]

Pendant ce temps, l'armée et les manifestants nettoyaient la place. Mais ces derniers tentaient de convaincre les soldats de ne pas enlever les véhicules calcinés de l'armée qui ont servi de barricades de protection contre des éventuelles attaques du camp pro-Moubarak.

Des heurts violents avaient opposé mardi et mercredi sur cette même place des pro à des anti-Moubarak. Les affrontements ont fait huit morts et plus de 900 blessés.

Réunion ministérielle

Le président Hosni Moubarak s'est quant à lui réuni samedi avec des ministres du nouveau gouvernement, a rapporté l'agence officielle Mena. Il s'agit de la première réunion du président avec les ministres depuis le limogeage de l'ancien gouvernement la semaine dernière, une mesure destinée à apaiser le mouvement de contestation.

Le président égyptien, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 29 ans, s'accroche au pouvoir et refuse de démissionner, malgré la contestation populaire inédite entrée dans son douzième jour et les appels de la communauté internationale à une transition immédiate du pouvoir.

Souleimane discute avec l'armée...

Le nouveau vice-président Omar Souleimane et les chefs de l'armée égyptienne examinent diverses hypothèses visant à limiter l'autorité du président Moubarak et à son éloignement du palais présidentiel, écrit samedi le New York Times.

Citant des hauts responsables américains et égyptiens, le journal ajoute que ces différentes hypothèses ne prévoient pas un appel au président égyptien à se retirer immédiatement.

Mais elles autoriseraient la formation d'un gouvernement de transition dirigé par Souleimane, qui négocierait avec des personnalités de l'opposition des amendements à la constitution égyptienne et d'autres réformes.

L'opposant égyptien et Prix Nobel de la Paix, Mohamed ElBaradei a de son côté annoncé qu'il souhaitait lui aussi discuter "de préférence bientôt" avec l'état-major de l'armée égyptienne, afin d'organiser "une transition sans effusion de sang", dans un entretien au Spiegel de lundi.

agences/sbo

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Un gazoduc et une église en feu

Une explosion s'est produite samedi matin dans une station de compression d'un gazoduc près d'Al Arish, dans le nord du Sinaï, déclenchant un important incendie le long de cette canalisation, rapportent des témoins et des médias égyptiens.

La télévision d'Etat égyptienne affirme qu'il s'agit d'un attentat, ce qui n'a pu être confirmé de source indépendante dans l'immédiat. Le gazoduc, qui avait été visé en juillet dernier par des Bédouins, alimente Israël et la Jordanie.

On ignore si les exportations de gaz naturel ont été affectées par cette dernière explosion et cet incendie. La ville d'El-Arish est située dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 70 km de la Bande de Gaza.

Par ailleurs, une église de la ville égyptienne de Rafah, située à la frontière avec la bande de Gaza, était en flammes samedi, ont indiqué à l'AFP des témoins dont l'un a affirmé avoir entendu une explosion, ce qu'a démenti le gouverneur du Nord-Sinaï.

Des flammes et de la fumée s'élevaient de l'église Mar Guirguis après une explosion dont l'origine était encore inconnue, a indiqué un témoin. Un autre, qui se trouvait à une centaine de mètres de là, a affirmé avoir vu des hommes armés à moto devant le lieu de culte.