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Un premier "bébé-médicament" en France

Le premier "bébé-médicament" français est né le 26 janvier (photo prétexte).
Le premier "bébé-médicament" français est né le 26 janvier (photo prétexte).
Le premier "bébé-médicament" de France a vu le jour dans un hôpital de Clamart le 26 janvier dernier, ont annoncé des médecins. Sélectionné par diagnostic préimplantatoire, il permettra de soigner l'un de ses aînés pour lequel il est un donneur compatible.

Les spécialistes parlent de "bébé du double espoir". Les méthodes utilisées offrent aux parents à la fois l'espoir d'avoir un enfant qui ne souffrira pas d'une grave maladie comme ses aînés et qui permettra aussi de soigner l'un d'entre eux. Le petit garçon, Umut-Talha (en turc "notre espoir"), qui pesait 3,650 kg à sa naissance, est "en très bonne santé", a indiqué le Pr le docteur René Frydman.

Le bébé est né par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique pré-implantatoire permettant le choix des embryons. Cette procédure a permis de s'assurer d'une part que l'enfant était indemne de la grave maladie génétique (bêta-thalassémie) dont souffrent les premiers enfants de la famille, mais aussi qu'il pouvait être donneur compatible avec l'un de ses aînés.

Plusieurs bébés en Europe, mais un principe interdit en Suisse

Cette compatibilité permet d'envisager ultérieurement une greffe de sang du cordon ombilical qui a été prélevé après sa naissance, pour soigner son aîné. La bêta-thalassémie est une maladie génétique grave et invalidante. Cause d'anémie, elle rend nécessaires des transfusions sanguines répétées. Les parents, d'origine turque, et leur garçon sont rentrés chez eux dans le sud de la France.

Il y a déjà eu des naissances de "bébé-docteurs" dans le monde. Les Etats-Unis ont commencé il y a une dizaines d'années, et quelques naissances ont été signalées plus récemment en Europe, en Belgique en 2005 et en Espagne en 2008. La loi française de bioéthique de 2004 autorise cette pratique après accord de l'Agence de la Biomédecine.

Aux Etats-Unis, il y a plus de dix ans, Molly Nash, fillette de six ans, qui souffrait d'anémie de Fanconi, avait été sauvée grâce aux cellules du cordon ombilical de son frère, Adam. En Espagne, le premier bébé-médicament, Javier, né en octobre 2008, a permis grâce à son sang de cordon ombilical de guérir son aîné Andrés, souffrant d'une bêta-thalassémie majeure. En Suisse, le diagnostic préimplantatoire est interdit. A l'occasion d'un récent congrès, la Société suisse de médecine de la reproduction avait plaidé en faveur d'une révision rapide de la loi, jugée discriminatoire pour les couples concernés.

agences/ps

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