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Le Venezuela, champion latino des homicides

Le Venezuela connaît un taux de criminalité trois fois plus élevé que le Mexique. [Jorge Silva]
Le Venezuela connaît un taux de criminalité trois fois plus élevé que le Mexique. - [Jorge Silva]
Le Venezuela a enregistré un taux de 48 homicides pour 100'000 habitants en 2010, ce qui en fait le pays le plus violent d'Amérique latine, selon des chiffres dévoilés mardi par le ministre de l'Intérieur. Même le Mexique, en proie à une guerre des cartels sanglante, affiche des chiffres bien inférieurs.

"Le taux est de 48 homicides pour 100'000 habitants et continue à être très élevé", a reconnu le ministre Tareck El Aissami, lors d'une séance de questions au Parlement.

La moyenne mondiale des homicides est de 8 pour 100'000 habitants et environ de 5 pour 100'000 dans les pays européens. En Suisse, de 2000 à 2004, ce taux atteignait 2,6 pour 100'000 habitants, selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Des chiffres contradictoires

Le ministre n'a pas donné le nombre d'homicides à l'échelle nationale, mais il a divulgué les chiffres recensés dans neuf des 24 régions vénézuéliennes (10'421 homicides) qui représentent selon lui les trois quarts des assassinats.

Le total pour l'ensemble de ce pays de près de 30 millions d'habitants avoisinerait donc les 14'000 homicides en 2010. Cela représenterait une nette baisse par rapport aux 19'000 homicides enregistrés en 2009 par l'Institut national des Statistiques (INE), dans un rapport officiel.

Néanmoins, l'ONG Observatoire vénézuélien de la violence (OVV) a comptabilisé pour sa part 17'600 assassinats l'an dernier, un chiffre en hausse de 11% par rapport à 2009.

Plus qu'au Mexique ou en Colombie

En Amérique latine, la Colombie a déploré 15'238 homicides en 2010, soit un taux de 32 pour 100'000 habitants, tandis que le Mexique, en proie à une véritable "guerre des cartels" pour le contrôle de la drogue, en a enregistré 15'270, soit 14 pour 100'000 habitants.

Depuis des années, le gouvernement vénézuélien ne publie plus de chiffres sur la violence, qui est devenue la principale préoccupation des habitants, selon des sondages. Il y a un an, il a toutefois déclaré une "offensive" contre l'insécurité, en augmentant les effectifs policiers dans l'ensemble du pays.

afp/sbo

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En Colombie, le fléau des enlèvements

En Colombie voisine, c'est le nombre des enlèvements qui a explosé l'an dernier. Il a augmenté de 32%, atteignant 282, selon des données officielles publiées mardi qui font état de la première hausse dans ce domaine après sept années consécutives de baisse.

Le ministère de la Défense a ajouté que 2882 personnes avaient été enlevées en 2002 et que, depuis, le chiffre n'avait cessé de diminuer, jusqu'à 213 en 2009.

Dans 57% des cas, des délinquants ordinaires ont été les auteurs de ces délits, tandis que la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) serait pour sa part responsable de 23% d'entre eux, et celle de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), est impliquée dans 12% des cas rapportés.

Par ailleurs, quatre personnes enlevées ont été tuées l'année dernière.