Parmi ces candidats à l'immigration clandestine, 181 personnes, dont 16 mineurs, ont été secourues sur une embarcation vendredi à l'aube par les garde-côtes italiens. "Tous ont déclaré venir de Tunisie", a déclaré à l'AFP un porte-parole des garde-côtes.
"Au total, 641 personnes sont arrivées depuis jeudi soir à bord de six bateaux", a-t-il ajouté. "Ils semblaient tous en bonne santé et ils sont en cours d'examen par des médecins", a-t-il précisé. La plupart ont été transportés dans des centres de rétention notamment en Sicile près d'Agrigente.
Révolution tunisienne
L'île de Lampedusa doit faire face à une nouvelle recrudescence d'arrivants depuis la révolution tunisienne. Cet afflux de clandestins inquiète les autorités italiennes, tant locales que nationales, au premier rang desquelles le maire de Lampedusa, Bernardino De Rubeis.
"Un millier d'immigrés en seulement trois jours, cela nous inquiète vraiment", a-t-il dit. "Il y a un risque de véritable crise humanitaire (...) La crise grave du Maghreb, en particulier en Tunisie et en Egypte, entraîne une fuite en masse vers l'Italie", a déclaré de son côté à Venise le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni.
"Des centaines de personnes arrivent sur les côtes italiennes et nous mettons en oeuvre toutes nos ressources pour affronter une véritable crise humanitaire", a-t-il ajouté. Mercredi, M. Maroni avait déjà déclaré que l'Italie craignait l'infiltration en Europe de "terroristes" échappés des prisons tunisiennes après le changement de régime dans ce pays.
"La fuite de criminels des prisons tunisiennes nous inquiète beaucoup, en raison du risque d'infiltrations terroristes parmi les Tunisiens qui veulent venir en Europe, sous le déguisement de réfugiés politiques", avait affirmé le ministre.
Bruxelles appelée à l'aide
Selon M. Maroni, l'Italie a besoin de l'aide de l'Union européenne et a demandé au conseil européen pour la justice et les affaires intérieures, qui doit se réunir les 24 et 25 février, d'aborder "la crise en Afrique du Nord et ses effets sur l'immigration et la sécurité intérieure en Europe".
"Le problème est que l'accord bilatéral que nous avons avec la Tunisie, qui permettait jusqu'à présent de gérer efficacement l'immigration illégale, n'est pas appliqué en raison de la situation de crise" que vit ce pays, a-t-il dit vendredi. "Nous devons faire face à une véritable crise de l'immigration et nous ne pouvons pas concevoir que l'Italie soit l'endroit où tout le monde arrive et reste", a renchéri son collègue des Affaires étrangères Franco Frattini.
"Nous avions une excellente collaboration avec la Tunisie", a noté le ministre qui a précisé que son homologue tunisien devrait venir en Italie la semaine prochaine "pour reconfirmer les accords de coopération" entre les deux pays. Selon le site internet du ministère italien des Affaires étrangères, cette visite devrait avoir lieu jeudi.
afp/nr