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Rome propose une aide "opérationnelle" à Tunis

Frattini [Hassene Dridi]
Franco Frattini (à droite) a rencontré le nouveau Premier ministre Ghannouchi. - [Hassene Dridi]
L'Italie a proposé une aide "opérationnelle" à la Tunisie pour lutter contre l'afflux massif de clandestins sur ses côtes. Elle veut ainsi apaiser les tensions avec le gouvernement tunisien de transition confronté à sa première crise diplomatique depuis la chute de Ben Ali.

Les frictions entre les deux pays avaient pris un tel tour que le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, s'est rendu à Tunis pour rencontrer le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi. Cette visite éclair a été organisée en marge d'un voyage prévu de longue date en Syrie et en Jordanie.

Équipement mis à disposition

A l'issue de l'entretien, Franco Frattini a indiqué lui avoir offert une "coopération pragmatique et opérationnelle dans le respect de la souveraineté de l'Etat tunisien" pour endiguer l'exode de clandestins. Il a notamment proposé que des équipements tels que des radars et des vedettes "soient mis à la disposition de l'armée tunisienne pour bloquer le flux de clandestins".

L'Italie a également décidé d'une aide d'urgence de cinq millions d'euros pour la Tunisie et annoncera une ligne de crédit de 100 millions lors de la conférence internationale sur les réformes dans ce pays prévue en mars à Carthage, a indiqué Frattini.

Le chef de la Diplomatie italienne a fait ces propositions alors que le ton est monté ce week-end entre Rome et Tunis après l'arrivée de milliers de clandestins tunisiens en cinq jours sur la petite île italienne de Lampedusa, qui se trouve à quelque 140 kilomètres des côtes tunisiennes.

Le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, avait indiqué dimanche son intention de demander l'envoi de ses policiers en Tunisie. Tunis avait jugé cette idée "inacceptable" et rejeté "toute ingérence dans ses affaires intérieures".

L'UE promet 130 millions d'euros

La tension entre les deux pays s'est également imposée à l'ordre du jour de la chef de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton, arrivée lundi à Tunis pour une visite destinée au départ à apporter le soutien de l'UE aux réformes politiques et à la relance économique cruciale pour la transition. "La Commission à Bruxelles est en contact avec la Tunisie et l'Italie pour régler ce problème de clandestins", avait-elle indiqué lors d'une conférence de presse alors que l'Italie avait demandé "l'intervention urgente" de l'UE.

Catherine Ashton a annoncé que l'UE allait "immédiatement débloquer 17 millions d'euros pour aider le gouvernement" et 258 millions d'euros d'ici à 2013. Elle a également espéré que le "statut avancé" serait prêt à être ratifié par le gouvernement issu des élections prévues dans six mois. La Tunisie tient particulièrement à obtenir de l'UE ce statut qui ouvre la voie à un traitement douanier préférentiel.

Lundi, les arrivées de migrants tunisiens à Lampedusa ont cessé, selon l'Organisation internationale sur les migrations (OIM). Sur les côtes tunisiennes, à Gabes, Sfax ou Zarzis, villes du sud à fort taux de chômage d'où sont partis des centaines de jeunes, les forces de l'ordre ont renforcé leurs contrôles. A Zarzis, l'armée patrouillait dans les rues à bord de blindés légers et était très présente au port de pêche dont elle bloquait l'accès aux non pêcheurs.

agences/cer

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Un bateau d'immigrants intercepté en Sicile

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