Quatre morts dans les manifestations au Bahreïn

Les forces de sécurité ont choisi la force pour disperser les manifestants réunis cette nuit sur la place de la Perle à Manama pour réclamer des réformes politiques. Selon un député du Wefaq, principal parti chiite d'opposition, le bilan se porte à quatre morts et 95 blessés.

Une cinquantaine de véhicules blindés ont pu être aperçus jeudi matin en train de circuler en direction de la place de la Perle. Et plus d'une dizaine de chars, des véhicules militaires et des ambulances de l'armée ont été vus dans le centre de Manama. Une grande avenue de la capitale est partiellement fermée.

Sans avertissement

"La police est en train d'intervenir, elle nous lance du gaz lacrymogène", avait déclaré un manifestant joint au téléphone dans la nuit par Reuters. Un autre déclarait: "Je suis blessé, je saigne. Ils sont en train de nous tuer."

"Il n'y a pas eu le moindre avertissement. On avait l'impression d'une offensive contre l'ennemi. Les gens étaient en train de dormir tranquillement", a encore dit un manifestant.

"Une intervention nécessaire"

Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle BNA, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Tarek al-Hassan, a affirmé que "les forces de sécurité ont évacué la place de la Perle (..) après avoir épuisé toutes les chances de dialogue" avec les protestataires.

"Certains ont quitté les lieux d'eux-mêmes alors que d'autres ont refusé de se soumettre à la loi, ce qui a nécessité une intervention pour les disperser", a-t-il ajouté.

La nouvelle place Tahrir

Inspirés par les révolutions en Tunisie et en Egypte, des milliers de Bahreïnis, essentiellement issus de la majorité chiite, ont manifesté depuis lundi pour exiger des réformes politiques et sociales dans ce royaume dirigé par une famille sunnite. Les nouvelles victimes portent à six le nombre de morts depuis le début des manifestations.

Des centaines d'entre eux avaient entrepris de camper sur la place de la Perle en espérant la transformer en point de ralliement de la contestation à l'image de ce que les Egyptiens ont fait sur la place Tahrir du Caire jusqu'à la chute d'Hosni Moubarak.

agences/vik