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Egypte: trois ex-ministres arrêtés

Habib el-Adly, ancien ministre de l'Intérieur.
Habib el-Adli, ancien ministre de l'Intérieur.
Trois anciens ministres égyptiens, dont celui de l'Intérieur Habib el-Adli, et le magnat de l'acier Ahmad Ezz ont été arrêtés et placés jeudi en détention provisoire sur ordre du Parquet général, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

"Le Parquet a ordonné la détention pendant 15 jours pour les besoins de l'enquête de l'ex-ministre du Tourisme Zoheir Garranah, l'ex-ministre de l'Habitat Ahmad al-Maghrabi et l'homme d'affaires Ahmad Ezz", selon cette source. Tous trois sont accusés de détournement de fonds publics, a-t-elle précisé.

Interdits de sortie

L'ex-ministre de l'Intérieur Habib el-Adli a lui aussi été placé en détention provisoire pour 15 jours "pour blanchiment d'argent", selon la même source. Les quatre hommes, dont les comptes ont été gelés, sont interdits de sortie du territoire égyptien.

Plusieurs anciens ministres et responsables égyptiens ont été interdits de quitter l'Egypte et ont vu leurs comptes gelés sur ordre du Parquet général pendant le soulèvement populaire qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak le 11 février.

Peu populaire

Le départ de Habib el-Adli, honni par une grande partie de la population égyptienne, avait été réclamé avec insistance par les manifestants antirégime. Son ministère a été encore plus détesté lorsque la police a disparu des rues d'Egypte après de violents heurts entre forces de l'ordre et protestataires, laissant le champ libre aux pilleurs.

Ahmad Ezz, magnat de l'acier, était un cadre du Parti national démocrate (PND) de l'ex-président Hosni Moubarak. Il était considéré comme l'éminence grise de Gamal Moubarak, fils du l'ancien chef d'Etat longtemps considéré comme un successeur possible de son père.

Hommage vendredi

Photo de famille avec l'armée sur la place Tahrir. [AFP - Pedro Ugarte]
Photo de famille avec l'armée sur la place Tahrir. [AFP - Pedro Ugarte]

Les groupes de jeunes à l'origine du soulèvement anti-Moubarak ont appelé à une nouvelle manifestation géante vendredi pour continuer leur lutte, rendre hommage aux "martyrs" et célébrer la chute de l'ex-président. Selon un bilan officiel publié mercredi, 365 personnes ont été tuées dans les manifestations entre le 25 janvier et le 11 février. Ils demandent aussi la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les manifestations et la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1981.

L'armée égyptienne, à qui Hosni Moubarak a remis les rênes du pays en quittant le pouvoir, a pour sa part confirmé une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraites. Ces augmentations avaient été décidées il y a dix jours par le gouvernement dans une tentative d'apaiser les manifestants.

Les militaires continuent d'être très populaires en Egypte, où ils sont salués pour ne pas avoir tiré sur les manifestants antirégime. Amnesty International a toutefois accusé l'armée jeudi d'avoir employé la torture contre des militants anti Moubarak lors des récentes manifestations.

Aide financière des Etats-Unis

Par ailleurs, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé jeudi que les Etats-Unis allaient offrir une aide d'un montant de 150 millions de dollars à l'Egypte pour soutenir la transition politique en cours et l'économie.

Elle a précisé que William Burns, sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques, et David Lipton, conseiller de la Maison Blanche chargé de l'économie internationale, se rendraient en Egypte la semaine prochaine.

afp/jzim

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L'armée sur Facebook

L'armée égyptienne a créé sa propre page sur Facebook pour mieux communiquer avec les jeunes qui ont utilisé le réseau social pour organiser les manifestations ayant abouti à la chute du président Hosni Moubarak.

Le conseil suprême des forces armées, aux rênes de l'Egypte depuis le 11 février, a dédié la page "aux enfants et à la jeunesse d'Egypte qui ont fait éclater la révolution du 25 janvier et à ses martyrs".

Les militaires répètent sur leur page Facebook ne pas avoir "d'aspirations politiques" et oeuvrer à une transition démocratique vers un pouvoir civil, près d'une semaine après la démission de M. Moubarak, au pouvoir depuis 1981.

La Suisse et la France revoient leurs recommandations

Les touristes suisses peuvent à nouveau se rendre dans les stations balnéaires égyptiennes, mais des "mesures de précaution" doivent être prises, a indiqué le Département fédéral des Affaires étrangères sur son site internet. Les services de Micheline Calmy-Rey n'ont toutefois pas levé leurs restrictions quant au reste du pays, où les voyages ne présentant pas un caractère d'urgence restent déconseillés".

Quant aux stations balnéaires, le DFAE conseille aux touristes suisses de se tenir informé sur la situation et de rester en contact avec leur agence de voyage. Parmi les recommandations figure également le conseil de se tenir à l'écart des rassemblements et des manifestations, et de respecter le couvre-feu.

Les principales agences de voyage suisses - Kuoni, TUI et Hotelplan - ont réagi immédiatement après la levée partielle des restrictions. Dans leurs communiqués, elles ont indiqué proposer à nouveau des offres vers Charm el-Cheikh, Hourghada et Marsa Alam. Les premiers vols à destination des côtes égyptiennes vont reprendre.

Enfin le ministère français des Affaires étrangères a levé jeudi ses restrictions sur les voyages en Egypte du fait d'un "quasi-retour à la normale de la situation sécuritaire dans la plupart des régions", a-t-il annoncé sur son site internet.