Ce chef d'accusation est passible de la peine de mort mais les procureurs ont décidé de ne pas la requérir, a précisé John Haberland, porte-parole de la juridiction militaire de la région de Washington, dans un communiqué. Il a ajouté que le soldat de 23 ans risquait la prison à vie.
Déjà inculpé de 12 chefs
Le jeune homme, ancien analyste de renseignement en Irak, avait déjà été inculpé de douze chefs d'accusation et est enfermé à l'isolement depuis juillet dans une prison militaire de Virginie. Il est soupçonné d'avoir fourni à WikiLeaks, qui les a ensuite rendus publics, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan et des milliers de câbles diplomatiques du département d'Etat.
Le soldat "s'est introduit dans un logiciel interne du système informatique du gouvernement afin d'y consulter des informations confidentielles", a expliqué M. Haberland. Il les a ensuite "illégalement téléchargées, conservées et transmises en vue d'une diffusion publique et d'une utilisation par l'ennemi", a-t-il énuméré. "Les nouveaux chefs d'inculpation reflètent mieux la grande portée des crimes" dont Bradley Manning est accusé, a-t-il encore ajouté.
Evaluation psychologique
Seule personne au monde à l'heure actuelle poursuivie pour les fuites orchestrées par WikiLeaks, le jeune homme fait en ce moment, à la demande de ses avocats, l'objet d'une évaluation psychologique et psychiatrique qui a retardé l'ouverture des audiences préliminaires à un procès.
Sur le site internet consacré au soldat par son avocat David Coombs, celui-ci a dit ne pas être surpris de l'imposition de nouveaux chefs d'accusation. Mais il a rappelé que seul un jury militaire "déterminerait au final quels chefs, seront retenus devant la cour martiale, si certains le sont".
Une accusation revancharde
WikiLeaks a de son côté estimé sur Twitter que l'accusation de "collusion avec l'ennemi" était une "agression revancharde visant Manning parce qu'il exerce son droit à garder le silence". "Collusion avec l'ennemi suggère que WikiLeaks serait défini comme l'ennemi", a encore analysé WikiLeaks.
Bradley Manning a porté plainte contre ses conditions de détention. David Coombs demande pour son client des conditions de détention moins draconiennes, notamment qu'il soit retiré de sa cellule à l'isolement, où il est surveillé en permanence, pour l'empêcher de se suicider ou de se blesser. Dans la plainte, il explique que plusieurs experts psychiatres ont recommandé qu'il ne soit plus détenu dans des conditions de sécurité maximale.
ats/afp/jzim