"Je viens ici dans un esprit constructif", a affirmé la cheffe de la délégation kosovare, la vice-première ministre Edita Tahiri, en arrivant en début de soirée dans le bâtiment qui abrite la réunion à Bruxelles. Mme Tahiri est considérée comme une diplomate expérimentée. Le chef de la délégation serbe, Borko Stefanovic, un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, a assuré qu'il était prêt à serrer la main de son homologue. "Les discussions dureront le temps qu'il faudra", a dit M. Stefanovic.
Les deux délégations devaient entamer leurs discussions dans la foulée avant de se réunir à nouveau mercredi matin. Le dialogue doit porter sur des sujets "techniques", a indiqué un diplomate européen. Il est d'abord destiné à régler les questions affectant la vie quotidienne de la population kosovare, qu'elle soit albanaise ou serbe.
Indépendance du Kosovo pas abordée
Il n'est pas question, à ce stade, d'aborder le sujet du statut du Kosovo, que Pristina estime définitivement tranché depuis la proclamation de son indépendance en février 2008. La Serbie refuse quant à elle de reconnaître l'indépendance de son ancien territoire qu'elle considère comme une province serbe.
L'adhésion à l'UE n'est pas non plus à l'ordre du jour, mais la cheffe de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a assuré que l'ouverture du dialogue entre Belgrade et Pristina représentait pour eux "une occasion à saisir" pour se rapprocher de l'UE.
Longue liste de problèmes
Ainsi, en raison du refus de la Serbie de reconnaître les documents de la République du Kosovo, les Kosovars souhaitant se rendre en Europe occidentale par voie de terre doivent emprunter un chemin plus long en contournant la Serbie et en passant par l'Albanie et le Monténégro.
Le Kosovo, de son côté, ne reconnaît pas les nouvelles plaques d'immatriculation serbes délivrées par les autorités parallèles serbes, fidèles à Belgrade, dans le nord du Kosovo. Et la liste des problèmes de voisinage est encore longue.
L'Albanie a jugé "indispensable" ce dialogue direct, espérant qu'il contribue "à la paix et à la stabilité de la région et à son avenir européen". Le conseiller spécial de Mme Ashton, Robert Cooper, doit présider les pourparlers qui, selon un diplomate à Bruxelles, se dérouleront "d'une manière informelle". Bruxelles pousse les deux parties à entamer le plus vite possible des discussions sur les questions telles que les communications, le transport et l'énergie.
agences/lan