Dans un entretien publié mercredi par le quotidien d'Etat Fraternité Matin, le ministre des Affaires étrangères du président sortant, Alcide Djédjé, affirme que Laurent Gbagbo compte parmi ses "alliés" notamment l'Angola, l'Ouganda, l'Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, la Gambie, la Guinée Equatoriale et le Ghana. "Il y en a qui ne se manifestent pas ouvertement, mais qui ne nous soutiennent pas moins", a-t-il assuré.
Cinq chefs d'Etat de l'Union Africaine (UA) sur la crise ivoirienne se réunissent mercredi à Addis Abeba pour finaliser des propositions avant de les soumettre le lendemain au Conseil de paix et de sécurité de l'UA et aux deux camps. Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, a annoncé qu'il participerait à la réunion de jeudi, au contraire de Laurent Gbagbo qui se fera représenter par Alcide Djédjé.
Ce dernier a par ailleurs de nouveau démenti que le camp Gbagbo recevait des armes, en violation d'un embargo de l'ONU: "la Côte d'Ivoire n'a reçu des armes de personne". La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire enquête cependant sur des livraisons d'armes légères en provenance du Zimbabwe, selon un rapport.
Des milliers de femmes ont manifesté
Plusieurs milliers de femmes ont manifesté mardi pour protester contre le meurtre la semaine dernière de sept femmes tuées par les forces de sécurité ivoiriennes dans le quartier d'Abobo, à Abidjan. Quelques heures plus tard, des violences se sont produites dans un autre quartier de la capitale ivoirienne, Treichville, où l'armée a ouvert le feu. Quatre personnes auraient été tuées.
Abobo, dans la partie nord d'Abidjan, est le théâtre d'intenses combats depuis plusieurs jours entre policiers fidèles à Laurent Gbagbo et soldats rebelles soutenant son rival, Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre.
Selon la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire, plus de 200'000 personnes ont fui Abobo depuis l'entrée des forces pro-Gbagbo et le bombardement au mortier du quartier. Depuis le scrutin du 28 novembre, les violences ont fait près de 400 morts, principalement des Ivoiriens qui avaient voté Ouattara.
agences/vkiss