L'adoption du projet de loi s'est faite dans des conditions rocambolesques. Les républicains ont réalisé un coup de force en se barricadant dans le Parlement empêchant une trentaine de démocrates d'y pénétrer. L'un d'entre eux est finalement parvenu à entrer par une fenêtre.
Le projet de loi qui fait l'objet d'âpres discussions depuis plusieurs jours a finalement été adopté par le Sénat de l'Etat par 53 voix contre 42. "Tous les Etats ont de graves problèmes pour boucler leur budget mais ce n'est pas une raison pour en faire une question partisane contre le secteur public" ni "s'en prendre aux fonctionnaires", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Jay Carney.
Pour les démocrates et les manifestants présents jeudi, "la bataille est loin d'être finie". L'opposition dispose encore de quelques leviers pour contrecarrer ce texte avant sa promulgation par le gouverneur du Wisconsin.
Droits syndicaux menacés
Cette loi prévoit de priver les syndicats des employés de l'Etat de presque tous leurs droits en matière de négociation collective, à l'exception des négociations salariales. Ce projet a été proposé par le gouverneur républicain, Scott Walker, qui a expliqué qu'il donnerait plus de souplesse au gouvernement, et lui permettrait de réaliser des économies budgétaires de 300 millions de dollars sur les deux prochaines années, et lui éviterait d'avoir à procéder à des licenciements.
Ce débat a jeté depuis plus d'une semaine des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Madison, la capitale du Wisconsin, certains passant même la nuit dans les couloirs du Capitole, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une volonté pure et simple de détruire les syndicats à l'approche des élections de 2012.
Les syndicats sont en effet parmi les plus gros contributeurs du parti démocrate du président Obama et ont une grande capacité de mobilisation des électeurs de ce parti. Le mouvement s'est étendu cette semaine à l'Ohio et l'Indiana (nord), où des lois similaires sont à l'étude.
afp/mre