Publié

Les forces loyales avancent dans les deux directions

Des bombardements ont visé Ajdabiya et les rebelles attendent un assaut. [EPA/KHALED EL FIQI]
Des bombardements ont visé Ajdabiya et les rebelles attendent un assaut. - [EPA/KHALED EL FIQI]
Les forces régulières libyennes ont repris lundi Zouara, une des dernières villes de l'ouest du pays que tenaient les insurgés, alors qu'à l'est, Ajdabiya se préparait à subir un assaut des forces de Kadhafi. Les Occidentaux se concertaient toujours pour trouver une issue à la crise.

Zouara est une ville côtière de 40'000 habitants située à 120 km à l'ouest de Tripoli, la capitale. Comme dans les autres localités cibles de la contre-offensive des forces fidèles à Mouammar Kadhafi, la ville a été pilonnée par l'artillerie avant l'entrée en action des chars. La plupart de ses habitants ont des origines amazighes (berbères). Le colonel Kadhafi nie l'existence de cette minorité amazighe en Libye et a affirmé à plusieurs reprises que ces tribus avaient "disparu et n'existaient plus".

A l'est de la Libye, des bombardements ont visé dans la matinée la sortie ouest d'Ajdabiya, carrefour routier vital entre plusieurs villes de l'Est que les rebelles ont promis de défendre, tandis que de nombreux civils fuyaient la ville.

La ville clé d'Ajdabiya se préparait lundi à subir un éventuel assaut des forces de Mouammar Kadhafi. [KEYSTONE - Kevin Frayer]
La ville clé d'Ajdabiya se préparait lundi à subir un éventuel assaut des forces de Mouammar Kadhafi. [KEYSTONE - Kevin Frayer]

Benghazi menacée

Benghazi, fief de l'insurrection situé à 160 km au nord d'Ajdabiya, pourrait vite se retrouver menacée, les forces gouvernementales ayant repris l'une après l'autre plusieurs villes aux rebelles, notamment Brega dimanche, à coups d'artillerie lourde et de raids aériens.

Pressés par les rebelles de leur venir en aide et surtout d'empêcher le colonel Kadhafi d'utiliser son aviation, les Occidentaux et les Russes se concertaient lundi lors d'une réunion des chefs de la diplomatie du G8, au sujet notamment de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne.

Mais le temps semble jouer en la défaveur des rebelles, l'armée libyenne annonçant dimanche qu'elle était en marche "pour purger" l'ensemble du pays. La ligne de front se déplace davantage vers l'Est, signe de la détermination du colonel Kadhafi à venir à bout de l'insurrection malgré les protestations et sanctions internationales. Sur la route entre Ajdabiya et Benghazi, de nombreux civils fuyaient la ville à bord de camionnettes chargées de valises, de sacs et de matelas.

Sur la route entre Ajdabiya et Benghazi, de nombreux civils fuyaient la ville en direction de l'est lundi. [REUTERS - � Goran Tomasevic / Reuters]
Sur la route entre Ajdabiya et Benghazi, de nombreux civils fuyaient la ville en direction de l'est lundi. [REUTERS - � Goran Tomasevic / Reuters]

A Benghazi, deuxième ville du pays à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, l'euphorie des premières semaines de la révolte a fait place à l'inquiétude, et les regards sont tournés vers l'étranger. Mais, divisés sur les moyens de mettre un terme à la répression bombardements, zone d'exclusion aérienne, fourniture d'armes à l'opposition - les Occidentaux sont pris de vitesse par les victoires du régime sur le terrain.

Pressions de la France

La zone d'exclusion aérienne, réclamée avec force par les rebelles et soutenue par la Ligue arabe, ne semble pas convaincre la Chine ni la Russie, toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU. Moscou a toutefois interdit au dirigeant Mouammar Kadhafi et à sa famille de pénétrer en Russie et d'y mener des opérations financières. La France faisait pression lundi soir sur ses partenaires du G8, réunis à Paris pour deux jours au niveau des chefs de la diplomatie, afin d'obtenir rapidement un feu vert de l'ONU à une action militaire en Libye. Pour la France, une résolution autorisant l'emploi de la force est encore possible cette semaine.

Mais La Russie a rétorqué qu'il restait des "questions fondamentales" à résoudre et l'Allemagne a relevé que des questions "restaient sans réponse", en appelant à davantage de pressions politiques et économiques sur Kadhafi. A l'ONU, les Etats membres du Conseil de sécurité sont également restés divisés sur le sujet. La répression sanglante de l'insurrection a fait des centaines de morts et poussé à la fuite plus de 250'000 personnes. L'armée libyenne a annoncé que les soldats qui ont rejoint les insurgés seront "graciés" s'ils se rendent.

ats/cab

Publié