Le patron d'UBS, Oswald Grübel, a déjà annoncé qu'il renonçait comme en 2009 à tout bonus pour se contenter de son salaire de 3 millions de francs, estimant la performance de l'action UBS encore insatisfaisante. Globalement, UBS a versé 91 millions de francs aux treize membres de sa direction, alors que l'enveloppe s'élevait à 68,7 millions un an plus tôt.
Sur cette somme, 14,7 millions constituent une part fixe et environ 1,2 million des prestations en nature ainsi que des versements à la caisse de pension. Le reste se compose de bonus, qui seront versés pour 79% à une date ultérieure.
Investment banking bien payé
Parmi les membres de la direction, le responsable de la division investment banking (négoce de titres, conseils dans les transactions boursières, fusions et reprises), Carsten Kengeter, est toujours le mieux payé. Sa rémunération passe néanmoins de 13,1 à 9,3 millions de francs, dont un salaire de base de quelque 875'000 francs, près de 93'000 francs en diverses prestations et le reste en bonus. Ce dernier, qui se compose majoritairement d'actions, lui sera toutefois versé ultérieurement à hauteur de 88%, précise la banque dans son rapport annuel définitif publié mardi.
Le secteur de l'investment banking a renoué avec les profits en 2010, dégageant un bénéfice avant impôts de 2,2 milliards, contre une perte de 6,08 milliards en 2009 et de 34,3 milliards en 2008. Les profits ont cependant fléchi au second semestre.
Quant à la rémunération du conseil d'administration, elle change peu, passant de 6,4 à 6,7 millions de francs. Son président Kaspar Villiger reçoit près de 1,5 million, dont 850'000 francs en salaire de base et des actions, bloquées pendant quatre ans, pour un demi-million de francs.
Bénéfice meilleur que prévu
Les actionnaires devront se prononcer lors de l'assemblée générale en avril sur le rapport de rémumération, mais leur voix ne sera que consultative. Le sujet est néanmoins sensible depuis que la banque a bénéficié d'un repêchage étatique en 2008.
UBS a par ailleurs indiqué dans son rapport annuel avoir réalisé un bénéfice net 2010 plus substantiel que prévu. Le résultat net attribuable aux actionnaires s'élève à 7,45 milliards de francs, contre 7,2 milliards annoncés le mois passé. Cet ajustement de 373 millions de francs s'explique notamment par la réduction de la valeur comptable d'une filiale d'UBS.
Cette correction a accru le résultat fiscal latent pour se répercuter à hauteur de 298 millions de francs dans le compte de résultats. En outre, la révision en baisse de 74 millions des bonus a également influencé le résultat.
Le numéro un bancaire helvétique a renoué avec les bénéfices l'an passé, après avoir plongé dans le rouge les trois exercices précédents. Entre 2007 et 2009, la banque a accumulé 29 milliards de francs de pertes. Elle a été touchée de plein fouet par la crise financière et le conflit avec le fisc américain.
ats/jbu