L'avion, un A330, s'était abîmé dans l'Atlantique pour une raison encore inconnue dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009, emportant dans la mort des passagers de 32 nationalités, et notamment 72 Français, 59 Brésiliens et trois Suisses.
La mise en examen a été notifiée à Paris par la juge d'instruction Sylvie Zimmerman à Thomas Enders. "Nous désapprouvons fortement cette décision, nous pensons qu'elle est au moins prématurée. (...) Je voudrais toutefois confirmer que nous apportons notre aide à l'enquête, et particulièrement pour les prochaines recherches des boîtes noires", a dit Thomas Enders à la presse après son audition.
"Nous sommes convaincus que c'est seulement si nous trouvons ces boîtes noires que nous pourrons reconstituer ce qui s'est vraiment passé sur ce vol tragique AF 447", a-t-il ajouté. Air France, représenté par son directeur général, Pierre-Henri Gourgeon, est convoqué vendredi et devrait être mis en examen également, pour les mêmes motifs.
Les recherches vont reprendre
De nouvelles opérations de recherche en mer, les quatrièmes, doivent débuter vers le 20 mars sur une zone au large du Brésil. Des débris, dont l'empennage de l'avion, ont été repêchés après l'accident, ainsi qu'une cinquantaine de corps. Les trois premières phases de recherches, à l'aide de robots sous-marins, n'ont permis de retrouver ni l'épave de l'Airbus, ni les enregistreurs de conversations de pilotes et de données de vol, les "boîtes noires".
La juge d'instruction a annoncé le mois dernier aux avocats des familles de victimes son intention de notifier des poursuites aux deux sociétés, sans détailler leurs fondements juridiques. Il est toutefois probable que soit visé le problème des sondes de mesure de vitesse de type Pitot, fabriquées par Thales, qui équipaient les A330 et A340, bien que des problèmes de givrage à haute altitude et de dysfonctionnement aient été déjà constatés et répertoriés dans des rapports.
agences/jzim