"Une équipe" de l'Onuci s'est rendue dans le quartier d'Abobo (nord) et "a pu observer que les forces armées du camp du président Laurent Gbagbo ont tiré au moins six projectiles sur le marché et ses environs, causant la mort de 25 à 30 personnes et faisant entre 40 et 60 blessés", a déclaré Hamadoun Touré.
"L'Onuci exprime son indignation devant de telles atrocités contre des civils innocents. Les auteurs de ces exactions (...) ne sauraient rester impunis", a-t-il ajouté. Des témoins avaient fait état dans un premier temps de 12 tués dans ce quartier, fief électoral d'Alassane Ouattara - reconnu président ivoirien par la communauté internationale - où les forces armées loyales à M. Gbagbo affrontent des insurgés pro-Ouattara.
Des violences dans plusieurs quartiers
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des tirs, notamment à l'arme lourde, ont été entendus dans le quartier d'Adjamé, qui abrite deux importants camps militaires sur la route du Plateau, quartier administratif où se trouve le palais présidentiel de Gbagbo.
Ils ont également retenti dans le quartier résidentiel de Cocody, où se trouvent le siège de la télévision d'Etat RTI, contrôlée par le gouvernement Gbagbo, et la résidence du président sortant.
Depuis le début de la semaine, des affrontements ont également éclaté dans le secteur Port-Bouët 2, un secteur pro-Ouattara dans le quartier de Yopougon (ouest), considéré comme un bastion de Laurent Gbagbo. Des tirs à l'arme lourde y ont été entendus toute la nuit.
Une crise qui "dépasse celle de la Libye"
Plusieurs organisations internationales se sont alarmées devant les pertes civiles de plus en plus lourdes. "Les risques sont importants de voir les affrontements s'étendre en très peu de temps à l'ensemble de la ville, avec des conséquences importantes sur la sécurité des civils", selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).
La commissaire européenne en charge de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a averti que la crise humanitaire en Côte d'Ivoire "en réalité dépasse" celle en cours en Libye. La Côte d'Ivoire est "au bord de la guerre civile", a-t-elle insisté.
Selon le dernier bilan de l'ONU, publié juste auparavant, les violences avaient déjà fait plus de 410 morts depuis la mi-décembre.
afp/jzim