La résolution avait besoin d'obtenir neuf votes positifs sur quinze et aucun veto de l'un des cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine) pour être adoptée. Le texte a finalement obtenu dix voix en sa faveur, aucune opposition et cinq abstentions.
Le projet "décide d'établir une interdiction de tous les vols dans l'espace aérien" de la Libye "de manière à aider à protéger les civils". L'expression "toutes les mesures nécessaires" ouvre la voie à des frappes militaires contre des cibles en Libye, même s'il est dit dans le texte qu'elles "excluent une force d'occupation".
Un porte-parole du ministère de la Défense libyenne avait tenté de faire pression sur ce vote en indiquant que toute opération militaire étrangère allait "exposer tout le trafic aérien et maritime en Méditerranée au danger".
Divers pays prêts à intervenir
Il y aura des frappes aériennes sur la Libye dès l'adoption de la résolution, avait auparavant indiqué à New York le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, qui a par la suite averti qu'il n'y avait plus beaucoup de temps pour intervenir. "C'est peut-être une question d'heures", a-t-il lancé.
Des raids pourraient ainsi être engagés dans le cadre d'une opération menée conjointement par la France et La Grande-Bretagne. Le Qatar et les Emirats Arabes Unis se sont également dit prêts à participer à des opérations militaires conjointes dans le cadre du mandat des Nations unies, a affirmé jeudi un diplomate onusien après le vote.
Sur le front humanitaire, les organisations humanitaires et les autorités égyptiennes se préparaient à un exode massif de Libyens vers l'Egypte, seule échappatoire possible face à l'avancée des troupes de Mouammar Kadhafi dans l'est de son pays.
Près de 300'000 personnes ont fui le pays depuis le 15 février. La Croix-Rouge internationale a retiré son personnel de Benghazi, disant être "extrêmement inquiète de ce qui arrivera aux civils".
Explosions dans la nuit à Benghazi
Des tirs de joie ont retenti dans la nuit de jeudi à vendredi à Benghazi, fief des insurgés en Libye, peu après l'adoption de la résolution.
Auparavant, trois fortes explosions ont été entendues jeudi peu après minuit à Benghazi, dans l'est de la Libye, suivies immédiatement des tirs de la défense anti-aérienne dans le même secteur, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le commandement des rebelles à Benghazi a lui appelé les insurgés à rejoindre leurs postes d'artillerie et de lance-missiles, après l'annonce par le leader libyen de l'assaut contre le fief des rebelles.
agences/jzim