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Japon: de l'eau et des aliments radioactifs

Les Japonais s'inquiètent maintenant du taux de radioactivité dans les aliments. [AFP - Ken Shimizu]
Les Japonais s'inquiètent maintenant du taux de radioactivité dans les aliments. - [AFP - Ken Shimizu]
Le Japon a déclenché samedi une première alerte à la contamination de produits alimentaires à proximité de la centrale de Fukushima. De leur côté, les secours poursuivaient 24 heures sur 24 la lutte dans la zone sinistrée afin d'éviter une catastrophe nucléaire de grande ampleur.

La population a été prévenue que des taux de radioactivité anormaux avaient été relevés sur du lait et des épinards produits dans le nord-est du pays. Les autorités envisagent de suspendre la vente de ces produits alimentaires, a annoncé samedi l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA).

Le niveau de contamination "ne présente pas de risques immédiats pour la santé. Je vous demande de rester sereins", a assuré Yukio Edano, le porte-parole du gouvernement. L'eau courante de Tokyo, analysée par les autorités sanitaires, présente elle aussi un faible niveau d'iode radioactive, selon le gouvernement. Le taux mesuré est nettement inférieur au seuil légal, a précisé le ministère des Sciences.

La dose de radiations reçue par une personne buvant ce lait et consommant ces épinards contaminés pendant un an correspondrait à celle d'un unique scanner médical, ont précisé les autorités. Selon l'organe concerné, un scanner correspond à une dose généralement comprise entre une dizaine et une vingtaine de millisieverts.

Japon: l'électricité bientôt rétablie à Fukushima
Japon: l'électricité bientôt rétablie à Fukushima

Course contre la montre

Ils ont continué à suivre samedi heure par heure la course contre la montre engagée à Fukushima par quelques dizaines d'électriciens, de pompiers et d'ingénieurs pour éviter que l'accident nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl ne dégénère encore plus. Leur priorité est le rétablissement de l'alimentation électrique pour les six réacteurs endommagés à partir de la ligne à haute tension tirée vendredi de l'extérieur de la centrale. Mais les secours n'ont pas réussi à alimenter un premier réacteur dès samedi comme les autorités l'avaient prévu.

"L'électricité n'a pas encore été rétablie car il faut faire plusieurs vérifications, des zones baignant dans l'eau de mer", sans provoquer de courtcircuit, a expliqué un porte-parole de l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), Fumiaki Hayakawa. Les autorités espèrent que le réacteur 2 pourra être alimenté dimanche, avant de faire de même avec les cinq autres, dont les 3 et 4, les plus endommagés.

Electricité primordiale

Les techniciens ont une énorme pression sur les épaules car le rétablissement de l'électricité est essentiel pour relancer les pompes qui fournissent de l'eau au système de refroidissement des réacteurs et remplissent les piscines où le combustible usé est entreposé. Leur assèchement menace de libérer d'importantes quantités de radioactivité dans l'environnement.

En attendant, les autorités continuaient de refroidir les installations à l'aide de camions citernes équipés de canon à eau, qui devraient désormais opérer 24 heures sur 24. Les autorités nippones affirment que les niveaux de radiation ne sont pas dangereux au-delà d'une zone de 30 kilomètres autour de la centrale. Mais la défiance est forte parmi les habitants des régions alentour face aux informations jugées trop techniques et partielles données par le gouvernement.

Pour tenter de rassurer la population, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) va effectuer des mesures de radioactivité à Tokyo, distinctes de celles du gouvernement.

afp/cab

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Un bilan de 7653 morts

Le bilan humain du séisme et du raz de marée qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars s'est encore aggravé avec 7653 morts confirmés et 11'746 personnes toujours portées disparues.

La situation humanitaire demeure en outre précaire pour les quelque 400'000 sinistrés, confrontés aux risques sanitaires ainsi qu'aux pénuries d'eau courante et d'électricité dans certains centres d'hébergement.