Sur la place de l'Université, les manifestants ont reçu le renfort de milliers d'enseignants venus les rejoindre en dépit de l'interdiction de se rassembler. La police était déployée en force dans ce secteur, mais aucun incident n'a été signalé.
"Nous ne lâcheront pas jusqu'à la chute du boucher", ont scandé les manifestants, prenant pour cible le président Saleh, dont ils exigent le départ après 32 ans au pouvoir. Les manifestants ont également accusé les fils du président Saleh, qui dirigeant l'essentiel de l'appareil de sécurité du régime, pour les violences de vendredi.
Etat d'urgence
Les tirs attribués par les manifestants à des partisans du régime ont aussi fait plus de 120 blessés, selon un dernier bilan de source médicale. Ces incidents ont été les plus sanglants depuis le début fin janvier de la contestation du président Saleh.
Le président Saleh a regretté vendredi ces victimes mais annoncé l'instauration de l'état d'urgence dans le pays et demandé aux manifestants d'évacuer la place de l'Université, au centre de Sanaa, symbole de leur mobilisation. Peu après, le président américain Barack Obama a condamné les violences et exhorté le président Saleh à autoriser les manifestations. Les Etats-Unis considèrent Ali Abdallah Saleh comme un allié dans la guerre contre Al-Qaïda, qui est largement implanté dans le sud-ouest de ce pays pauvre où l'Etat contrôle mal les zones tribales.
A Aden, ville du sud à la pointe de la contestation, quatre personnes ont été blessées lorsque des policiers et des soldats ont tiré samedi sur des manifestants tenant une barricade, ont rapporté des témoins. L'un des manifestants a été touché par balle et les trois autres par des tirs de grenades lacrymogènes, selon ces mêmes témoins, qui ont précisé que des manifestants s'étaient ensuite dirigés vers un poste de police avec l'intention de le brûler.
afp/cab
Nouvelles violences en Syrie
Des dizaines de manifestants ont été arrêtés et plusieurs autres blessés samedi par les forces de sécurité à Deraa, selon des militants des droits de l'Homme, au lendemain d'une manifestation dans cette ville du sud de la Syrie qui a fait au moins quatre morts.
Les manifestants participaient aux funérailles de deux jeunes hommes tués vendredi par des balles à tirs réels à Deraa.
Les autorités syriennes ont par ailleurs annoncé la création d'une commission d'enquête sur les violences "regrettables" de vendredi à Deraa.
Les manifestants réclament plus de liberté et de démocratie dans le pays où les inégalités se sont accentuées, la pauvreté touchant 14% des 22 millions de Syriens.