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Un centre de commandement de Kadhafi détruit

Des soldats libyens constatent les dommages causés par un tir de missile de la coalition sur un bâtiment administratif de la résidence Bab Al Aziza de Mouammar Kadhafi. [KEYSTONE - Jerome Delay]
Des soldats libyens constatent les dommages causés par un tir de missile de la coalition sur un bâtiment administratif de la résidence Bab Al Aziza de Mouammar Kadhafi. - [KEYSTONE - Jerome Delay]
Sur le terrain libyen, la coalition internationale a détruit par un tir de missile un centre de commandement et de contrôle dans le complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a par ailleurs été bloqué par des manifestants pro-Kadhafi à la sortie d'une réunion avec la Ligue arabe au Caire.

Une cinquantaine de partisans du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont encerclé lundi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur la place Tahrir au Caire, l'obligeant à quitter les lieux pour s'abriter au siège de la Ligue arabe tout proche, selon l'AFP.

Peu avant lundi matin, Ban Ki-moon a déclaré à la Ligue arabe que la communauté internationale devait parler d'une seule voix sur la Libye, après les critiques de l'organisation panarabe sur les frappes de la coalition internationale sur ce pays. "Il est important que la communauté internationale parle d'une seule voix pour mettre en oeuvre la seconde résolution du Conseil" de sécurité de l'ONU, a-t-il dit en référence au texte adopté jeudi autorisant une action militaire pour empêcher les forces du régime de Mouammar Khadafi d'attaquer de civils.

Le secrétaire général des Nations unies a ajouté que des "mesures fortes et décisives" n'ont été rendues possibles que grâce au soutien de la Ligue arabe le 12 mars dernier à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Libye. Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué dimanche les bombardements de la coalition sur la Libye, estimant qu'ils s'écartaient "du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne".

Un centre de commandement détruit à Tripoli

La coalition a envoyé dimanche soir un missile contre le complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi à Tripoli, détruisant un bâtiment administratif. Ce dernier abritait un centre de "commandement et de contrôle" des forces libyennes.

"Dans le cadre de la résolution 1973, nous continuons de viser les cibles qui posent une menace directe pour le peuple libyen et qui gênent la mise en place de la zone d'exclusion aérienne", a indiqué un responsable militaire de la coalition sous couvert de l'anonymat.

Le bâtiment en question se trouve à une cinquantaine de mètres de la tente où le colonel recevait en général ses invités de marque. De fortes explosions avaient été auparavant entendues dans la soirée à Tripoli, dont l'une dans la zone de la résidence de Mouammar Kadhafi. Une colonne de fumée s'élevait du secteur de la résidence-caserne de Bab el-Aziziya, dans le sud de la capitale libyenne, alors que des tirs de batteries antiaériennes retentissaient.

Kadhafi pas visé personnellement

Un haut responsable du Pentagone a lui affirmé dimanche que le colonel Kadhafi n'était pas personnellement visé par les frappes de la coalition. "Je peux garantir qu'il ne figure pas sur la liste des cibles. Nous ne visons pas sa résidence", avait déclaré ce haut responsable, le vice-amiral Bill Gortney.

Dimanche, le régime du colonel Kadhafi a annoncé un cessez-le-feu à partir de 19h, en réponse à l'appel lancé samedi par l'Union africaine à "la cessation immédiate des hostilités", a déclaré un porte-parole de l'armée libyenne. Tripoli avait déjà annoncé vendredi un cessez-le-feu qu'elle n'a pas respecté, selon la communauté internationale qui a lancé samedi soir sa première opération militaire en Libye.

Les avions de la coalition survolent le ciel libyens pour la deuxième nuit consécutive. [Luca Bruno]
Les avions de la coalition survolent le ciel libyens pour la deuxième nuit consécutive. [Luca Bruno]

"Aujourd'hui, Kadhafi a déclaré un nouveau cessez-le-feu. Notre opinion à l'heure actuelle est que c'est un mensonge ou que le cessez-le-feu a été immédiatement violé", a affirmé dimanche soir le conseiller du président américain Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon.

"Nous allons continuer à surveiller les actes de Kadhafi, pas seulement ses mots, et nous allons continuer nos efforts pour faire respecter les termes de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il encore indiqué.

La coalition internationale a assuré dimanche avoir sévèrement endommagé les défenses antiaériennes libyennes et se préparait à attaquer à partir de lundi les lignes de ravitaillement des forces du régime de Mouammar Kadhafi.

agences/vkiss

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