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Fukushima: le réacteur 3 à nouveau sous tension

Cette photo prise mardi montre l'état du réacteur numéro 4 de Fukushima. [TEPCO/Kyodo]
Cette photo prise le 22 mars montre l'état du réacteur numéro 4 de Fukushima. - [TEPCO/Kyodo]
La salle de contrôle du réacteur 3 de la centrale de Fukushima a été remise sous tension. Dans le réacteur 2, la piscine de stockage du combustible nucléaire a été proche de l'ébullition pendant quelques heures. De son côté, la Chine envoie un camion-pompe géant pour refroidir le réacteur 4.

L'électricité a en partie été rétablie dans la salle de contrôle du réacteur 3 de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, dans le nord-est du Japon. Les éclairages ont été allumés, a indiqué l'exploitant du site, Tokyo Electric Power (Tepco). "A 22h43 (14h43 en Suisse), la lumière était allumée dans la salle de contrôle du réacteur 3", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie.

Il s'agit de la première salle de contrôle d'un réacteur endommagé de cette centrale à être partiellement remise sous tension grâce à une alimentation externe, a précisé ensuite l'agence de presse Jiji. Bien qu'une ligne électrique ait aussi été reconnectée aux équipements d'autres réacteurs, les salles de contrôle n'y ont pas encore été alimentées.

La mise sous tension des réacteurs est nécessaire pour réengager les systèmes de refroidissement du combustible nucléaire.

La piscine du réacteur 2 refroidie

Concernant la piscine du réacteur 2, où sont stockés 2000 tonnes de combustible usé, le versement de 18 tonnes d'eau de mer a permis de faire passer la température de 105 degrés à 50 degrés, selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire.

Cette photo satellite du 16 mars montre les dégâts subis par les réacteurs de Fukushima. Le réacteur 2 est le 2e depuis la gauche. [DigitalGlobe]
Cette photo satellite du 16 mars montre les dégâts subis par les réacteurs de Fukushima. Le réacteur 2 est le 2e depuis la gauche. [DigitalGlobe]

Un responsable de l'Agence avait expliqué auparavant mardi que la piscine avait atteint le point d'ébullition, et que ces hautes températures étaient vraisemblablement à l'origine du panache de vapeur s'échappant depuis lundi du bâtiment.

La Chine à la rescousse

Des dizaines d'électriciens, de pompiers et d'ingénieurs sont engagés dans une course contre la montre pour l'ensemble du site de Fukushima pour éviter que la série d'accidents intervenus sur ce site ne prenne des proportions incontrôlables, en raison d'une surchauffe du combustible radioactif entreposé à l'intérieur.

Un camion doté d'un immense bras articulé était en route mardi de la Chine vers le Japon. Ce véhicule, qui peut atteindre une hauteur de 62 mètres, "servira principalement dans l'opération d'arrosage du réacteur 4 de Fukushima", a indiqué le constructeur Sany dans un communiqué.

Le camion-pompe, embarqué à Shanghai, devait arriver dans le port nippon d'Osaka mercredi ou jeudi, a indiqué l'agence officielle Chine nouvelle. Sany a affirmé envoyer son camion à la demande expresse de la société Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur de Fukushima.

Renforts des fabricants

Les fabricants japonais de centrales nucléaires Toshiba et Hitachi ont eux annoncé l'envoi de plusieurs centaines d'employés sur le site, afin d'aider à faire face à la crise en cours. Les deux groupes, connus pour leur électronique grand public, ont fourni des réacteurs sur le site de Fukushima-Daiichi.

Les techniciens, confrontés à des conditions très difficiles en raison du niveau élevé de radiations sur le site, se démènent pour tenter de relancer les pompes à eau et les systèmes de refroidissement conventionnels.

Les pompiers et les militaires intensifient l'arrosage des réacteurs 3 et 4 à l'aide de canons à eau et d'un véhicule équipé d'une pompe à béton articulée qui peut déverser de l'eau à près de 50 mètres de haut. De l'eau de mer est aussi injectée pour sur les réacteurs 1 et 2.

Une vue aérienne prise mercredi montrant de la vapeur s'échapper du réacteur 3.
Une vue aérienne prise mercredi montrant de la vapeur s'échapper du réacteur 3.

Tous les réacteurs connectés

Le couple de réacteurs 3 et 4 a été relié dans la matinée de mardi à une ligne électrique externe, tandis que les couples 1-2 et 5-6 l'avaient été dans les jours précédents, a indiqué mardi l'Agence de sûreté nucléaire. Leurs équipements ne sont toutefois toujours pas alimentés, hormis pour les unités 5 et 6.

"Nous avons désormais une ligne électrique qui aboutit vers les distributeurs des réacteurs, mais nous devons encore vérifier un à un les équipements avant de pouvoir les remettre en service", a expliqué un porte-parole de l'Agence.

Les équipements de la centrale ont été saccagés par le séisme et le raz de marée du 11 mars. Depuis le début de la série d'avaries à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon), les techniciens sont confrontés au problème de devoir refroidir le combustible en exposant le moins possible le personnel aux rayonnements radioactifs très importants.

agences/bri/vkiss

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"Aucune menace pour la santé"

Les différents organismes publics ont continué mardi à répéter que le niveau de radioactivité décelé dans la pluie, l'eau du robinet, ou dans certains aliments autour des réacteurs endommagés ne menaçait pas la santé. Le ministère de la Santé a cependant demandé aux préfectures de Chiba et Ibaraki, à l'est de Tokyo, d'intensifier leurs contrôles sur les poissons et mollusques pêchés le long des côtes.

Des taux d'iode 131 et de césium 134, respectivement 126,7 fois et 24,8 fois plus élevés que les normes fixées par le gouvernement, ont été mesurés lundi dans l'eau de mer près de Fukushima. La teneur de césium 137 était 16,5 fois plus élevée que la normale, a indiqué la firme Tepco, assurant que ces niveaux de radioactivité ne constituaient pas une menace pour la santé humaine.