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Yémen: le président Saleh devrait partir début 2012

Ali Abdullah Saleh ne veut pas se retirer sans savoir qui lui succédera à la tête du pays. [Mohamed Nureldin Abdallah]
Ali Abdullah Saleh ne veut pas se retirer sans savoir qui lui succédera à la tête du pays. - [Mohamed Nureldin Abdallah]
Ali Abdallah Saleh quittera la présidence du Yémen d'ici janvier 2012, dès lors qu'auront été organisées des élections législatives, a déclaré mardi l'un de ses collaborateurs. L'opposition a rejeté l'offre. Le président a mis en garde contre les risques d'une guerre civile dans le pays.

"Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré qu'il remettrait le pouvoir via des élections (législatives) et la formation d'institutions démocratiques à la fin de l'année 2011 ou en janvier 2012", a expliqué Ahmed al Soufi, responsable des relations avec la presse du président yéménite.

Contesté dans la rue et fragilisé par une série de défections au sein de son régime, Ali Abdallah Saleh ne veut pas se retirer sans savoir qui lui succédera à la tête du pays, a expliqué le collaborateur. "Ali Abdallah Saleh ne cherche pas le pouvoir. Ali Abdallah Saleh ne s'effacera pas sans savoir à qui il remet le pouvoir", a-t-il ajouté.

L'opposition veut un départ immédiat

L'opposition a rejeté l'offre du président yéménite, exigeant "son départ immédiat", selon son porte-parole Mohamed al-Sabri.

Le président yéménite déclarait jusqu'à présent qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat en 2013. L'annonce de son départ d'ici début 2012 intervient alors que de nouvelles défections ont été enregistrées dans les rangs des diplomates du pays.

Risques d'une guerre civile

Le président Saleh a mis en garde mardi contre les risques d'une guerre civile au Yémen et estimé que les divisions au sein de l'armée étaient néfastes pour le pays.

Des heurts ont opposé lundi soir des soldats et des membres de la garde présidentielle fidèle au président Ali Abdallah Saleh à Moukalla. Un soldat de l'armée régulière et un membre de la garde présidentielle ont été tués, ont indiqué mardi des sources médicales. Trois militaires ont été blessés.

L'accrochage s'est produit quand des membres de la garde présidentielle ont tenté de déloger des soldats de l'armée régulière qui avaient pris le contrôle des abords du palais présidentiel à Moukalla, selon des témoins.

Il s'agit du premier accrochage du genre depuis l'annonce lundi du ralliement de plusieurs officiers au mouvement appelant au départ du président. Les soldats qui se sont battus relevaient du commandant du district militaire oriental, le général Mohammed Ali Mohsen, qui a rallié la contestation populaire.

Des blindés d'unités fidèles au général Ali Mohsen al-Ahmar, qui a rejoint la protestation lundi, ont été déployés autour de la Banque centrale, du siège du Congrès populaire général (CPG, parti présidentiel) et d'autres installations vitales à Sanaa, alors que des tanks de la garde présidentielle et des forces spéciales ont pris position autour du palais présidentiel.

Violences dans le reste du pays

A Aden, principale ville du Sud, des unités des forces spéciales se sont également déployées autour du palais présidentiel, selon des témoins.

Dans le nord-est du pays, des éléments tribaux ont pris le contrôle de la ville d'al-Jauf, proche de la frontière avec l'Arabie saoudite, après en avoir chassé les unités de la garde présidentielle, selon des dignitaires tribaux.

Selon ces dignitaires, les hommes de la tribu, dont le chef Amine al-Okaïmi s'était rallié la semaine dernière à la contestation, ont pris le contrôle d'un camp militaire de la garde républicaine, avec armes et munitions. Il s'agirait des hommes armés de l'influente tribu des Bakil.

La contestation lancée fin janvier pour réclamer le départ du président, a pris de l'ampleur après la mort le 18 mars de 52 personnes dans une attaque contre des manifestants à Sanaa attribuée à des partisans du régime.

ats/bri/vkiss

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Nouvelles manifestations en Syrie

Plus d'un millier de personnes ont manifesté mardi pour la cinquième journée consécutive à Deraa, dans le sud de la Syrie, pour réclamer davantage de liberté. Les protestataires se sont rassemblés près de la mosquée, devenue le principal site de manifestation de la ville, en scandant: "Liberté, liberté ! Paix, paix !"

Ils ont été encerclés "par un grand nombre de forces de sécurité et d'éléments armés", a dit un militant des droits de l'Homme sous couvert de l'anonymat. Les manifestants ont formé une chaîne humaine autour de la mosquée par crainte qu'elle ne soit prise d'assaut. Depuis tôt le matin, des renforts ont été envoyés aux abords de la mosquée, a-t-il ajouté. Au total, au moins six manifestants ont perdu la vie depuis vendredi.

Le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a demandé mardi à Damas de mettre en place une enquête "indépendante, transparente et efficace" sur les "meurtres" de ces manifestants. Il a insisté sur la "nécessité de mettre fin immédiatement à l'usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques, en particulier l'utilisation de balles réelles".

Deraa, sur le plateau du Hauran, est depuis plusieurs jours le théâtre de manifestations sans précédent contre le pouvoir syrien, malgré une loi d'urgence en vigueur depuis 1963. Le mouvement de protestation a été lancé le 15 mars à Damas après un appel, via une page Facebook intitulée "La révolution syrienne contre (le président syrien) Bachar al-Assad 2011", à manifester pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception, sans corruption ni monopole des richesses".