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Des tests sur toutes les centrales nucléaires de l'UE

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La centrale française de Fessenheim, à proximité de la frontière suisse, a été construite il y a plus de 30 ans. - [Christophe Karaba]
L'Union européenne prépare un grand nettoyage dans son parc de centrales nucléaires avec des tests de sécurité pour éliminer si nécessaire les installations les plus vulnérables afin de limiter les risques d'un accident comme celui vécu par le Japon. La France promet de fermer toutes ses centrales jugées dangereuses.

L'Union européenne a annoncé vendredi qu'elle désirait généraliser les tests sur toutes les centrales nucléaires de son territoire. Les experts nucléaires de la Commission européenne et du groupe de régulateurs européens vont se réunir à partir de lundi pour définir les contrôles et leurs modalités.

Leurs premières propositions sont attendues en avril et un catalogue de critères de sécurité doit être élaboré pour le mois de juin, a indiqué la Commission. "Nous voulons les normes de sécurité les plus élevées", a insisté le président de l'UE, Herman van Rompuy. Le commissaire à l'Energie Gunther Oettinger s'est dit convaincu que "plusieurs réacteurs ne satisferont pas aux plus hautes normes de sécurité".

Qui réalisera les tests et qui décidera de l'élimination d'une centrale ? La question n'est pas tranchée, a reconnu le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. "Il ne faut pas que les experts qui mènent les tests soient liés au lobby nucléaire", a prévenu le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

Vingt-quatre réacteurs en projet

Les enjeux sont énormes. Vingt-quatre nouveaux réacteurs sont en projet dans l'UE, dont six sont déjà en construction: deux en Bulgarie, un en Finlande, un en France et deux en Slovaquie. La France espère continuer à vendre sa technologie nucléaire et mise sur les nouveaux critères de sécurité pour l'emporter sur ses concurrents.

Mais l'accident dans la centrale de Fukushima au Japon a douché l'enthousiasme placé dans le nucléaire en ravivant les peurs. La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé qu'elle voulait voir l'Allemagne se passer le plus vite possible de l'atome. "Nous ne pouvons pas faire comme si rien ne s'était passé au Japon", a-t-elle souligné. L'Allemagne a déjà décidé la suspension pour trois mois de sept de ses 17 réacteurs.

Sarkozy prêt à fermer des centrales

"Si une centrale française ne passait pas ces tests, elle serait fermée", a pour sa part assuré le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy vendredi à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.

L'engagement est important car la France exploite 58 des 143 réacteurs en activités dans quatorze des 27 pays de l'UE. Or, 34 de ces installations ont plus de 30 ans, comme la centrale de Fessenheim, près de Mulhouse (est), située dans une zone sismique et dont la fermeture est réclamée depuis des années par les écologistes.

"S'il est évident qu'une centrale ne passe pas le test et qu'on ne peut rien faire, il est logique qu'elle soit arrêtée", a lui aussi expliqué José Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol. L'Espagne a six centrales et neuf réacteurs. De son côté, l'Italie s'est donné une année de réflexion pour décider si elle renoue ou non avec le nucléaire, abandonné en 1987 par référendum.

Le nucléaire devrait encore durer

La fin du nucléaire en Europe n'est toutefois pas pour demain. "Près de 30% de l'électricité en Europe provient des centrales nucléaires et le nucléaire va rester une source d'approvisonnement à court, mais aussi à moyen et à long terme", soutient Gunther Oettinger.

Encore traumatisée par la catastrophe de Tchernobyl en 1986 en Ukraine, l'UE veut pousser ses voisins à jouer aussi la transparence. "Nous devons faire en sorte que tout le monde en Europe accepte des normes strictes", a affirmé M. Oettinger, et cela inclut les voisins nucléaires comme la Suisse, la Russie, l'Ukraine, le Bélarus, ou même la Turquie où trois centrales sont en projet.

afp/vkiss

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