L'audience "préliminaire" à laquelle s'est présentée Silvio Berlusconi n'avait pas de grand enjeu. "Tout s'est bien passé, je me prépare pour le 4 avril, j'irai à la prochaine audience", a lancé le chef du gouvernement à une centaine de ses partisans qui le saluaient aux cris de "Silvio, Silvio" et "hip hip hourra".
Une nouvelle audience est en effet prévue lundi prochain. En revanche, à propos du procès Rubygate où il affronte des accusations graves de sollicitation de prostituée mineure et abus de pouvoir qui doit débuter le 6 avril, il a seulement lâché une phrase: "c'est un autre procès".
Aucune déclaration
L'audience de lundi était la première d'une série organisée pour décider si Silvio Berlusconi devait être jugé pour fraude fiscale et abus de confiance concernant la surfacturation présumée de droits télévisés achetés par Mediatrade-RTI, une société de son empire, à des majors américaines.
Selon des participants, Silvio Berlusconi n'a fait aucune déclaration devant le juge des audiences préliminaires, mais a serré la main des deux procureurs dont l'un, Fabio De Pasquale, qu'il avait publiquement étrillé.
La dernière fois que Silvio Berlusconi s'était présenté devant la justice remontait à juin 2003 dans une affaire l'opposant à l'industriel Carlo De Benedetti et pour laquelle il fut acquitté quatre ans plus tard.
Accusations "ridicules"
Avant d'aller au tribunal, le président du Conseil a dénoncé sur Canale 5, une de ses chaîne privée, des "accusations ridicules et infondées" dans cette affaire. "Dans Mediaset, je ne me suis jamais occupé de l'achat de droits de retransmission. Depuis que je suis entré en politique en 1994, je me suis éloigné des entreprises que j'ai créées", a-t-il argué.
Le "Cavaliere" s'en est également pris à l'opposition de gauche, en estimant que ce procès "entre dans le cadre d'une tentative, comme les précédents, pour tenter d'éliminer le principal obstacle rencontré par la gauche dans sa conquête du pouvoir".
Les poursuites et procès contre Silvio Berlusconi étaient suspendus ces trois dernières années à la faveur de plusieurs lois adoptées par son gouvernement. Elles ont repris avec la levée partielle de son immunité judiciaire à la mi-janvier.
Silvio Berlusconi a été condamné dans le passé à un total de six ans et cinq mois de prison ferme pour corruption, faux en bilan et financement illicite d'un parti politique, mais a ensuite été acquitté ou bénéficié de prescriptions.
afp/mre
Plus de 40 millions d'euros déclarés au fisc
Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, est l'élu le plus riche du pays, avec 40,89 millions d'euros déclarés au fisc pour l'année 2009, selon les déclarations de revenus rendues publiques lundi.
L'année précédente, le magnat des médias avait déclaré 23,05 millions d'euros. Pour la première fois, le chef du gouvernement déclare dans la case réservée à l'état-civil "séparé", après la procédure de divorce entamée en 2009 avec son épouse, Veronica Lario, qui lui reproche des aventures extra-conjugales.
Parmi les chefs de partis politiques italiens, le deuxième sur la liste derrière Silvio Berlusconi, après un trou sidéral de plus de 40 millions d'euros, est son ex-allié et désormais rival Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, avec 186'563 euros, suivi de Francesco Rutelli, chef des centristes de l'API avec environ 182'000 euros.
Côté opposition, l'ex-magistrat Antonio Di Pietro, chef de l'Italie des valeurs (IDV), a déclaré environ 177'000 euros. Pier Luigi Bersani, chef du Parti démocrate (PD, principal parti d'opposition), a déclaré environ 137.000 euros.
Selon le classement annuel du magazine américain Forbes publié début mars, Silvio Berlusconi constitue la troisième fortune d'Italie (7,8 milliards de dollars), derrière Michele Ferrero, patron de Nutella, en tête du classement (18 milliards de dollars), et Leonardo Del Vecchio, patron de Luxottica (11 milliards de dollars).