L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et sa proche famille sont en résidence surveillée en Egypte, a déclaré lundi l'armée égyptienne, démentant des informations selon lesquelles il serait parti en Arabie saoudite pour un traitement médical.
L'ancien dictateur et ses proches "sont en résidence surveillée à l'intérieur de l'Egypte", a précisé le Conseil suprême des forces armées, l'instance qui dirige le pays, dans un communiqué posté sur sa page officielle sur Facebook, sans mentionner d'endroit précis.
Rumeurs de fuite
"Les informations qui ont circulé sur son départ pour Tabouk (Arabie saoudite, ndlr) sont erronées", poursuit le communiqué, en référence à une rumeur persistante en Egypte.
Les autorités ont indiqué à plusieurs reprises depuis la chute de l'ancien président qu'il était parti à Charm el-Cheikh, une station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge où il dispose d'une résidence, après avoir démissionné sous la pression de la rue le 11 février.
Une famille invisible
Son épouse Suzanne, leurs deux fils Alaa et Gamal ainsi que les épouses de ces derniers sont supposés être avec lui, mais aucun d'entre eux ne s'est exprimé ni montré en public depuis la chute du raïs, lui aussi invisible.
Les autorités égyptiennes ont annoncé ces dernières semaines que les Moubarak avaient interdiction de quitter le pays, et que leurs avoirs en Egypte étaient gelés. Début mars, la justice avait déjà démenti des informations de la presse égyptienne affirmant que le président déchu, âgé de 82 ans, s'était rendu à Tabouk pour être soigné pour un cancer.
afp/mre
Des élections législatives en septembre
Les premières élections législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak se tiendront en septembre prochain en Egypte, a annoncé lundi le Conseil suprême des forces armées. La date de la présidentielle sera annoncée ultérieurement.
"Nous devons tenir les législatives et quand cela sera fait nous annoncerons la présidentielle", a déclaré à la presse le général Mamdouh Chahine, membre du Conseil suprême des forces armées, dans une annonce formelle sur cette échéance. Le CSFA assure la direction du pays depuis la démission le 11 février dernier du président Hosni Moubarak sous la pression de la rue.
Etat d'urgence levé
"Il n'y aura pas d'élections, parlementaires ou présidentielles, sous l'état d'urgence", a ajouté le général Chahine, laissant entendre que ce dispositif serait levé d'ici septembre. La loi sur l'état d'urgence a été décrétée après l'assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981 par des islamistes, et constamment reconduit par son successeur.
Cette législation donne des pouvoirs élargis à la police en matière d'arrestation et de détention et permet le renvoi devant des tribunaux d'exception. Elle est régulièrement critiquée par les défenseurs des droits de l'Homme, l'opposition égyptienne et des capitales occidentales.
Un délai trop court
La révision de la Constitution égyptienne adoptée par référendum le 19 mars permet d'en limiter l'application à une période de six mois, et soumet son renouvellement à référendum. Après le départ de Hosni Moubarak, l'armée avait donné un calendrier indicatif de 6 mois pour organiser des législatives et une présidentielle en vue d'un retour à un pouvoir civil.
Ce délai avait toutefois été jugé par de nombreuses personnalités comme trop court pour assurer une véritable transition démocratique. Les dernières élections législatives se sont tenues en novembre et décembre 2010. Elles s'étaient traduites par une victoire écrasante du parti de Hosni Moubarak, mais les plus importants mouvements d'opposition s'en étaient retirés en dénonçant une fraude massive.