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La population des cantons va croître d'ici 2035

La population suisse prend de l'âge. Le pays comptera 2,5 millions de personnes de plus de 65 ans en 2060.
Le pourcentage des personnes de plus de 65 ans ou plus passera de 17% en 2010 à plus de 26% en 2035, selon les chiffres publiés par l'OFS mardi.
La population des cantons suisses va croître de 12,5% en moyenne dans les 25 prochaines années. C'est ce qui ressort des scénarios publiés mardi par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Sans surprise, cette croissance sera nettement plus le fruit des migrations que de la démographie naturelle.

Selon les nouveaux scénarios calculés par l'OFS, tous les cantons enregistreront une croissance démographique positive entre 2010 et 2035. "Cet accroissement, principalement dû aux migrations internationales, sera cependant ralenti par le vieillissement prononcé de la population de la majorité des cantons", ont expliqué les experts fédéraux. La proportion des personnes de 65 ans ou plus devrait en effet passer de 17% en 2010 à plus de 26% en 2035 en Suisse.

Vaud et Fribourg connaîtront la plus forte croissance

La croissance ne sera cependant pas homogène sur tout le territoire suisse. Elle sera plus marquée autour de la Métropole zurichoise et de l'Arc lémanique. "En raison d'un solde migratoire relativement favorable et d'un nombre de naissance suffisamment élevé pour compenser la hausse du nombre de décès, les cantons de Fribourg et de Vaud - qui s'y prépare (lire encadré) - enregistreront les accroissements démographique les plus élevés de Suisse au cours de cette période; la croissance de leur population dépassera 20%", écrivent les experts.

A l'opposé, les populations du canton d'Uri, du Jura et de Neuchâtel n'augmenteront que de 2 à 3%. Ces faibles hausses seront essentiellement dues à des soldes migratoires intercantonaux négatifs.

Entre 2010 et 2035, la croissance démographique sera due avant tout aux soldes migratoires internationaux. Le canton de Bâle-Ville pourra ainsi stabiliser sa population alors que d'autres cantons, comme les Grisons et le Tessin, bénéficieront beaucoup de cet apport. Les cantons proches de grandes agglomérations, comme Argovie, Fribourg et Thurgovie profiteront quant à eux de migrations provenant d'autres cantons.

Vieillissement de la population

Avec des taux compris entre 30% et 45%, ce sont les cantons de Fribourg, du Valais, de Nidwald, de Schwyz et de Zoug qui ont connus les accroissements démographique les plus importants au cours des 25 dernières années. Ils seront nettement moins élevés durant les 25 prochaines années en grande partie en raison des effets du vieillissement de la population. En effet, les personnes âgées déménagent moins fréquemment que les jeunes adultes, les soldes migratoires intercantonaux deviendront ainsi moins favorables qu'auparavant pour ces cantons.

Comme le nombre de décès augmentera également en raison du nombre important de personnes atteignant des âges élevés, l'accroissement naturel égal à la différence entre le nombre de naissances et de décès deviendra peu à peu négatif dans presque tous les cantons. Fribourg fait également partie des cantons où le nombre de personnes de 65 ans et plus doublera durant ces 25 prochaines années. Ce sera également le cas à Obwald, Nidwald, Argovie, Schwyz et Thurgovie. "En raison de l'arrivée à la retraite des personnes nées lors du baby-boom, le nombre de personnes appartenant à ce groupe d'âge augmentera en effet fortement dans tous les cantons".

Les accroissements les moins importants se situeront à Bâle-Ville (+23%), Neuchâtel (+49%), Schaffhouse (+57%), Berne et Genève (+58%). Cette hausse du nombre des personnes à la retraite sera accentuée par l'augmentation de l'espérance de vie et, pour certains cantons, par les migrations intercantonales de personnes proches de la retraite.

ap/ats/hof

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Le canton de Vaud se prépare

Vaud comptera 150'000 habitants de plus d'ici 2030, ce qui pose des défis majeurs en terme de transports, d'équipements et surtout de logements. Le canton veut accélérer la construction de nouveaux appartements en luttant contre la thésaurisation des terrains à bâtir.

"Le Conseil d'Etat est conscient des enjeux", a assuré le président du gouvernement Pascal Broulis mardi devant la presse. En compagnie de son collègue Jean-Claude Mermoud, il a passé en revue les outils de planification et les projets déjà mis en oeuvre pour faire face à l'augmentation de la population. Plus de 230 investissements, pour plus de 2,4 milliards de francs, seront réalisés d'ici 2014.

La forte poussée démographique résulte de la prospérité économique du canton et de son attractivité, notamment en termes de création d'emplois et d'offre de formation, ont expliqué les conseillers d'Etat. Elle constitue "un formidable atout pour la solidité financière et le rajeunissement du canton de Vaud".

Revers de la médaille, cet afflux entraîne une importante demande de nouvelles infrastructures. En matière de logements, le Conseil d'Etat va prendre des mesures volontaristes pour lutter contre la sévère pénurie actuelle.

"Les nouvelles constructions sont freinées par le manque de terrains à bâtir, pas faute d'investisseurs", a souligné Jean-Claude Mermoud. Le gouvernement veut encourager les propriétaires de terrains constructibles dans les centres à bâtir.

Il propose d'introduire un "droit d'emption", qui permettrait aux communes d'acheter des terrains constructibles sur lesquels rien n'a été bâti depuis plusieurs années. Il y a actuellement 1600 hectares de terres thésaurisées, dont 1000 hectares dans les centres.

"C'est une atteinte raisonnée au droit de la propriété", a admis le magistrat UDC, "mais à situation extraordinaire, mesures extraordinaires".

Le gouvernement envisage aussi de taxer davantage les terrains constructibles non utilisés et d'encourager la réalisation de logements accessibles. Il prépare une révision de la loi sur l'aménagement du territoire et les constructions (LATC).

Ces mesures font déjà bondir les milieux immobiliers. La Chambre vaudoise immobilière (CVI) a immédiatement dénoncé dans un communiqué une "étatisation du sol". Elle préconise plutôt de simplifier et d'accélérer les procédures d'autorisation: 1266 logements sont selon la CVI en attente de permis de construire depuis plus d'un an.