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Les pro-Kadhafi ont repris Ras Lanouf et Brega

Pris sous d'intenses tirs de chars et d'artillerie, des centaines de rebelles paniqués ont reflué vers la ville de Brega. [KHALED ELFIQI]
Pris sous d'intenses tirs de chars et d'artillerie, des centaines de rebelles paniqués ont reflué vers l'est. - [KHALED ELFIQI]
Les insurgés libyens ont subi de nouveaux revers mercredi face aux forces de Mouammar Kadhafi qui ont repris le contrôle de Ras Lanouf et de Brega. Paniqués, les rebelles se sont repliés vers l'est.

Mais les avions occidentaux les ont appuyés, en frappant les pro-Kadhafi à l'ouest d'Ajdabiya. L'OTAN a de son côté annoncé avoir commencé mercredi à assurer le commandement des opérations aériennes de bombardement sur la Libye en prenant la suite de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Les forces loyalistes, revigorées par l'absence de frappes aériennes occidentales depuis plusieurs jours, ont reconquis dans la matinée Ras Lanouf, prise par les insurgés le 27 mars. Cette ville est située à 370 km à l'ouest de Benghazi, le bastion des rebelles dans l'Est.

Pris sous d'intenses tirs de chars et d'artillerie, des centaines de rebelles paniqués ont dans un premier temps reflué vers la ville de Brega, à une centaine de kilomètres plus à l'est. Brega tombée à son tour, les insurgés ont poursuivi leur repli vers l'est en direction d'Ajdabiya, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Ajdabiya, située à seulement 80 km à l'est de Brega, un journaliste de l'AFP pouvait entendre le bruit de la canonnade venant de la région de Brega, accréditant la progression rapide des troupes loyalistes.

Raid aérien sur Ajdabiya

En fin d'après-midi, la ville d'Ajdabiya elle-même continuait à se vider de ses habitants et des derniers journalistes encore présents, alors que des avions de la coalition internationale menaient un raid contre les forces de Kadhafi à l'ouest de la cité, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'appui aérien, notamment depuis le porte-avion Charles de Gaulles, est essentiel aux rebelles. [REUTERS - Benoit Tessier]
L'appui aérien, notamment depuis le porte-avion Charles de Gaulles, est essentiel aux rebelles. [REUTERS - Benoit Tessier]

Plus à l'ouest, à Misrata, les forces loyales ont mené une nouvelle offensive à coups d'obus de chars et de roquettes, au lendemain d'une attaque qui a fait 18 morts selon la rébellion et un médecin.

L'avancée des insurgés a été stoppée puis inversée ces deux derniers jours par les forces du régime. Les rebelles réclament à cor et à cri la reprise des frappes aériennes internationales sur la route de Syrte, interrompues depuis deux jours.

Cet appui aérien, lancé le 19 mars avec le feu vert de l'ONU, est essentiel pour la progression des rebelles, sous-équipés par rapport aux forces loyalistes. "Nous voulons deux choses", explique un combattant, interrogé près de la ville de Brega. "Que les avions bombardent les chars et l'artillerie lourde de Kadhafi, et qu'ils (la coalition) nous donnent des armes pour qu'on puisse se battre".

L'armement fait débat

Cette question de la fourniture d'armes aux insurgés divise toutefois la communauté internationale. A l'occasion de la réunion de Londres mardi, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que son pays était prêt à discuter avec ses alliés d'une aide militaire aux rebelles, tout en reconnaissant que ce n'était pas prévu par les résolutions de l'ONU.

Le premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama ont réaffirmé mercredi que leurs pays "n'excluent pas" de fournir des armes aux rebelles.

En revanche, la Russie, l'Italie, la Norvège, le Danemark puis la Belgique n'ont pas caché leurs réticences. Ajoutant à l'impression de division de la communauté internationale, le président chinois Hu Jintao a prévenu que les frappes aériennes en Libye pourraient violer l'esprit de la résolution de l'ONU.

agences/ther

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 L'OTAN prend la main

L'OTAN a annoncé qu'elle avait commencé mercredi à assurer le commandement des opérations aériennes de bombardement en prenant la suite de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Selon la porte-parole de l'OTAN, Oana Lungescu, "aujourd'hui des avions de l'OTAN volent sous commandement OTAN dans le ciel libyen". Elle s'est refusée à préciser si ces appareils participaient à des frappes.

Mardi, il était convenu que l'Alliance allait prendre le commandement effectif de toute l'opération jeudi matin.