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Japon: l'évacuation des corps ralentie par Fukushima

Près de 24'000 soldats participent à une vaste opération de recherche de corps, comme ici à Miyako [KEYSTONE - Yomiuri Shimbun, Ken Satomi]
Près de 24'000 soldats participent à une vaste opération de recherche de corps, comme ici à Miyako - [KEYSTONE - Yomiuri Shimbun, Ken Satomi]
Des milliers de soldats japonais et américains ont débuté vendredi une vaste campagne de recherche de corps le long de la côte nord-est du Japon frappée il y a trois semaines par un gigantesque tsunami. La zone d'exclusion autour de la centrale accidentée de Fukushima pose problème.

Les armées japonaises et américaines ont déployé 120 avions et hélicoptères, ainsi que 65 navires, pour chercher les 16'441 personnes encore portées disparues après la vague géante qui a dévasté la côte Pacifique de la grande île de Honshu le 11 mars, et qui sont probablement décédées.

"Les corps emportés dans la mer à cette époque de l'année coulent dans un premier temps. Mais souvent ils remontent à la surface au bout de quelques semaines. Nos recherches viseront à les retrouver", a expliqué un responsable des Forces japonaises d'autodéfense, le nom de l'armée du Japon. Selon le quotidien "Yomiuri", 17'000 soldats japonais et 7000 américains participeront à l'opération.

Zone d'exclusion

La fouille ne pourra toutefois pas couvrir une zone de 30 km autour de la centrale accidentée de Fukushima, où le niveau de radiation est dangereux. Jusqu'à un millier de corps de personnes tuées par le séisme et le tsunami du 11 mars n'ont pas été ramassés autour de cette centrale car ils se trouvent dans la zone d'exclusion où la radioactivité est élevée.

Le refroidissement des réacteurs 3 et 4 a rejeté de l'eau fortement radioactive en mer. [EPA]
Le refroidissement des réacteurs 3 et 4 a rejeté de l'eau fortement radioactive en mer. [EPA]

Les autorités avaient dans un premier temps prévu de récupérer et transporter ces cadavres en dehors de cette zone d'où les rescapés ont été évacués. Mais elles ont reconsidéré ce projet, a précisé l'agence Kyodo en citant des sources policières.

Les cadavres ont en effet été "exposés à de forts niveaux de rayonnements post-mortem", a indiqué l'une de ces sources, non identifiée. La police locale a donc décidé de ne pas procéder à la collecte des cadavres.

Auparavant jeudi, le gouvernement japonais avait exclu d'élargir dans l'immédiat la zone d'évacuation autour de la centrale accidentée de Fukushima, qui devra être démantelée une fois le danger de catastrophe majeure écarté, selon le Premier ministre Naoto Kan.

28'000 victimes

Près de 28'000 personnes sont mortes ou portées disparues lors de la catastrophe qui a frappé le nord-est du Japon, selon un bilan officiel provisoire. Quelque 15'000 militaires américains participent aux opérations de sauvetage et d'aide aux sinistrés dans les régions touchées. Plus de 47'000 soldats américains sont basés au Japon dans le cadre d'un traité de sécurité entre les deux pays.

agences/vkiss

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L'Etat s'inquiète pour Tepco

L'avenir de Tepco suscite le débat auprès des autorités. Le Premier ministre a jugé que l'opérateur devait rester dans le secteur privé, en reconnaissant qu'il aurait besoin d'une aide publique.

"Tepco va être contraint de verser des indemnisations", a déclaré Naoto Kan. "Nous lui apporterons de l'aide mais l'opérateur se doit de faire le maximum en tant que groupe privé."

Des rumeurs faisait état vendredi de l'intention du gouvernement japonais de prendre le contrôle de Tepco avec une participation ne dépassant pas 50%. L'information a fait plonger le titre de 10% à la Bourse de Tokyo, mais celui-ci avait déjà perdu 80% de sa valeur depuis le 11 mars.

Yukio Edano, le secrétaire général du gouvernement, a lui indiqué que les pouvoirs publics n'avaient pas encore décidé de la marche à suivre pour aider la compagnie à faire face à ses obligations.

Tepco pourrait devoir débourser jusqu'à 94 milliards d'euros au titre de sa responsabilité si la crise nucléaire se poursuivait deux ans.

Les plus grandes pompes à eau et à ciment du monde arrivent à Fukushima

Deux des trois plus grandes pompes à ciment existant au monde, fabriquées par une firme allemande déjà intervenue sur le site de Tchernobyl, vont être livrées la semaine prochaine pour intervenir sur la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a-t-on appris vendredi.

La filiale américaine de la firme allemande Putzmeister va envoyer, via un avion cargo Antonov, deux machines armées d'un bras flexible capable de s'élever à 70 mètres de haut pour déverser de l'eau ou du ciment, afin de refroidir les réacteurs, a indiqué à l'AFP sa porte-parole, Kelly Blickle.

Les responsables de Tepco "n'ont pas dit pour l'instant s'ils voulaient injecter du ciment. Mais c'est une option qu'ils peuvent choisir sans avoir à ajouter d'autres équipements", a-t-elle ajouté.

Sur le site de Fukushima, une pompe de ce type d'une capacité de 58 mètres est déjà en action, et deux autres de 52 mètres servent à l'entraînement. Deux autres engins de 62 mètres - dont un est arrivé au Japon vendredi - ont été envoyés directement d'Allemagne.

Ce type de pompe à ciment a été utilisé pendant la catastrophe de Tchernobyl en 1986 à la fois pour éteindre l'incendie et pour reconstruire une enceinte, a précisé le groupe.