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Kadhafi rejette les conditions d'un cessez-le-feu

Des rebelles fuient l'explosion d'un obus près d'un barrage de Brega. [REUTERS - Finbarr O'Reilly]
Des rebelles fuient l'explosion d'un obus près d'un barrage de Brega. - [REUTERS - Finbarr O'Reilly]
Des combats opposaient vendredi rebelles et forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi près du site pétrolier de Brega, dans l'est de la Libye, au moment où les insurgés se disaient prêts à un cessez-le-feu sous certaines conditions. Le clan Kadhafi a toutefois rejeté la proposition.

La ligne de front se situait en milieu de journée aux environs de Brega, mais il était impossible de savoir de source indépendante qui contrôlait cette localité située à 800 km à l'est de Tripoli, selon des reporters de l'AFP.

Selon le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, "le plus gros problème (de la coalition) ces trois ou quatre derniers jour a été le temps". "Cela plus qu'autre chose a réduit, sans l'éliminer, l'efficacité" des avions chargés des frappes, qui parfois ne peuvent pas "voir les cibles avec précision", a-t-il expliqué. Les conditions météorologiques ont permis aux forces loyalistes de mener leur contre-offensive vers l'est alors que les lignes rebelles étaient étirées, selon lui.

Les barrages à Ajdabiya visent à filtrer les civils des soldats. [KEYSTONE - Nasser Nasser]
Les barrages à Ajdabiya visent à filtrer les civils des soldats. [KEYSTONE - Nasser Nasser]

Vendredi matin, les rebelles, sous-équipés et moins bien organisés que l'armée loyaliste qu'ils combattent depuis un mois et demi, ont toutefois tenté de remettre de l'ordre dans leur organisation. Devant la porte Ouest d'Ajdabiya, à l'est de Brega, Abdelkarim Mansouri, 54 ans, crie les nouvelles consignes: "Plus de civils ! Plus de voitures civiles.

Seuls les soldats et le ravitaillement peuvent passer !" Il explique à l'AFP qu'il s'agit là d'une "nouvelle tactique". "On ne veut plus que les chebab (jeunes) se fassent tuer. La guerre n'est pas une distraction. Ce sont les ordres du conseil militaire".

Cessez-le-feu si les forces de Kadhafi se retirent

Pendant ce temps, à Benghazi, fief des rebelles dans l'est du pays, le chef des insurgés s'est dit prêt à respecter un cessez-le-feu, mais seulement si deux conditions sont réunies. "Nous sommes prêts à un cessez-le-feu à condition que nos frères dans les villes de l'ouest puissent s'exprimer librement et que les forces (pro-Kadhafi) qui assiègent nos villes se retirent", a déclaré Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition.

Les rebelles s'accordent des moments de relâche aux alentours de Brega. [Mahmud Hams]
Les rebelles s'accordent des moments de relâche aux alentours de Brega. [Mahmud Hams]

Le chef du CNT s'exprimait peu après une rencontre avec l'envoyé spécial de l'ONU en Libye, le Jordanien Abdel Ilah Khatib. Ce dernier a affirmé de son côté que le "principal objectif (de l'ONU) est d'obtenir un cessez-le-feu durable", lors d'une interview à la chaîne qatarie Al-Jazira.

Les grandes puissances occidentales cherchent une solution politique plutôt que militaire au conflit en Libye, qui a éclaté le 15 février avec les premières manifestations en faveur de la démocratie à Benghazi (1000 km à l'est de Tripoli).

"La situation en Libye ne peut pas être résolue par des moyens militaires. Il peut seulement y avoir une solution politique et nous devons mettre en route un processus politique", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle. "Cela devrait démarrer avec un cessez-le-feu respecté par Kadhafi pour pouvoir démarrer un processus de paix", a-t-il ajouté.

Un "message fort" des Britanniques

Parallèlement, une source gouvernementale à Londres indiquait à l'AFP qu'un proche conseiller du clan Kadhafi à Tripoli, en visite dans sa famille à Londres, est reparti porteur d'un "message fort" du gouvernement britannique au régime Kadhafi.

Le Foreign Office n'a pas confirmé l'information, tout en précisant que "dans tous les contacts que nous avons, nous disons clairement que Kadhafi doit partir". Selon le quotidien britannique The Guardian et la BBC, Mohammed Ismail aurait été envoyé à Londres pour tenter de trouver une porte de sortie au dirigeant libyen.

Libye: Moussa Koussa, ex-ministre des affaires étrangères, a démissioné
Libye: Moussa Koussa, ex-ministre des affaires étrangères, a démissioné

Car si ses troupes ont marqué des points sur le terrain ces derniers jours, Mouammar Kadhafi a en revanche subi un revers important sur le plan politique avec le départ pour Londres et la démission, annoncés mercredi soir, de son ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa, une des principales figures du régime.

Cette défection est "un coup dur" pour Kadhafi et montre que l'entourage du dirigeant n'a plus confiance en son régime, a estimé un porte-parole de la Maison Blanche. Moussa Koussa, 59 ans, est connu pour avoir activement participé ces dernières années au retour de la Libye dans le concert des nations fréquentables. Il avait été nommé ministre en mars 2009, après avoir été chef des services de renseignements de 1994 à 2009.

L'Otan est à la baguette

L'Otan a pris jeudi matin le commandement de toutes les opérations, assumées depuis le 19 mars par la coalition menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Selon son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen, la mission de l'alliance sera accomplie "quand il n'y aura plus de menaces contre la population civile", mais il est impossible de dire à quel moment cela sera le cas.

Il s'est aussi opposé à l'idée d'armer les rebelles, estimant que l'Otan intervient militairement "pour protéger le peuple libyen, et non pour armer le peuple".

afp/jzim

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Le clan Kadhafi rejette les conditions du cessez-le-feu

Le régime de Mouammar Kadhafi a rejeté vendredi soir les conditions d'un cessez-le-feu proposé par la rébellion. Le clan Kadhafi exclut que ses troupes quittent les villes là où elles sont déployées.

"On nous demande de quitter nos propres villes (...) Si cela n'est pas de la folie pure, je ne m'y connais pas", a déclaré Moussa Ibrahim, le porte-parole du gouvernement en place à Tripoli. "Nous ne quitterons pas les villes", a-t-il martelé.

Moussa Ibrahim a également qualifié les bombardements aériens alliés de "crime contre l'humanité". "Certains chefs d'Etat et de gouvernement d'Europe ont pris la tête d'une croisade contre une nation arabe musulmane", a-t-il déclaré à des journalistes.

"Ca vous rappelle quelque chose? (...) C'est un crime contre l'humanité", a-t-il dit. Selon lui, six civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés jeudi après une attaque dans un village à proximité de la ville pétrolière de Brega, sur le golfe de Syrte.