Le porte-parole adjoint Farhan Haq a avancé ce bilan vendredi après-midi au siège de l'organisation à New York. Le bilan de l'attaque perpétrée vendredi contre les locaux de l'ONU à Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan a donné lieu à une certaine confusion.
Peu avant que Fahran Haq ne s'exprime, un autre haut responsable de l'organisation avait affirmé à New York que huit employés des Nations unies avaient péri. Atta Mohammad Nour, le gouverneur de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale, avait quant à lui avancé le nombre de sept morts, mais à la différence de Farhan Haq, il affirmait que sur les sept personnes décédées, cinq étaient népalaises et deux européennes.
En tout état de cause, si ce bilan se confirme, il s'agirait de l'attaque la plus meurtrière contre l'ONU en Afghanistan depuis l'invasion de ce pays par une coalition internationale fin 2001, pour faire tomber le régime des talibans.
Cinq manifestants, qui protestaient contre le récent autodafé d'un coran aux Etats-Unis ont par ailleurs été tués et 20 blessés, selon le gouverneur afghan. Oslo et Stockholm ont fait savoir qu'un Norvégien et un Suédois avaient été tués.
"Des talibans ont infiltré les manifestants"
Selon le correspondant de l'AFP, les manifestants étaient environ 500. "Certains portaient déjà des armes, d'autres en ont récupéré sur les gardes de sécurité", a-t-il expliqué, affirmant que des insurgés "talibans avaient infiltré les manifestants".
Les manifestants ont fait une déclaration exigeant que le gouvernement afghan "coupe tout lien diplomatique avec les Etats-Unis s'ils ne poursuivent pas le pasteur qui a brûlé le Coran". Ils ont en outre demandé au Parlement afghan de "déclarer illégale la présence de troupes étrangères en Afghanistan", où environ 132'000 soldats étrangers, aux deux tiers américains, soutiennent le gouvernement de Kaboul face aux talibans.
Mazar-I-Sharif est l'une des sept zones choisies par le président Hamid Karzaï et la coalition internationale pour inaugurer le processus dit de "transition". Les forces étrangères y transmettront la responsabilité de la sécurité dès le 1er juillet aux forces afghanes. Les soldats étrangers sont traditionnellement peu visibles dans la ville, considérée comme étant relativement sûre.
Kaboul est restée calme
A Kaboul, environ 200 personnes ont manifesté vendredi, à l'issue de la prière du vendredi, contre l'autodafé du Coran, mi-mars, par un pasteur intégriste américain. Scandant des slogans antiaméricains, ils se sont rassemblés sur une place, à l'entrée ultra-sécurisée de la route menant à l'ambassade des Etats-Unis, avant de se séparer sans incidents.
En mai 2005, une quinzaine de personnes avaient été tuées en Afghanistan au cours de plusieurs journées de manifestations après un article du magazine Newsweek - qui s'était avéré erroné - affirmant que des soldats américains avaient profané un Coran à la prison de Guantanamo.
afp/jzim