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L'évacuation de Lampedusa suspendue

Des immigrants tunisiens tentent de s'échapper du camp. [Carlo Hermann]
Des immigrants tunisiens tentent de s'échapper du camp. - [Carlo Hermann]
Le transfert sur le continent italien de milliers d'immigrés tunisiens depuis l'île italienne de Lampedusa était suspendu vendredi en raison du mauvais temps. Mais il pourrait reprendre en soirée si le vent se calme, a annoncé la capitainerie du port.

Plus de 2300 immigrés ont déjà été évacués de Lampedusa jeudi à bord de deux navires vers un centre d'accueil à Manduria, dans les Pouilles, une région du sud de l'Italie, avant la suspension des opérations en raison d'une mer houleuse.

Des policiers et des immigrants sortent du ferry Excelsior au port de Tarente. [AFP - Carlo Hermann]
Des policiers et des immigrants sortent du ferry Excelsior au port de Tarente. [AFP - Carlo Hermann]

Le premier des deux bateaux, l'Excelsior, est arrivé vendredi matin dans le port militaire de Tarente avec environ 1700 immigrés à bord suivi quelques heures plus tard par le second, avec environ 600 personnes à bord. Tous ces immigrés ont été transférés au campement de Manduria où la tension a augmenté au moment de la visite d'élus locaux.

Ces derniers ont été accueillis aux cris de "liberté, liberté" par les immigrés tunisiens massés derrière un grillage en fer et qui se plaignaient de l'absence d'eau ou d'électricité. Le campement est prévu pour accueillir entre six à huit migrants dans chacune des 400 tentes. Plusieurs dizaines de migrants ont été vus en train de fuir dans les champs entourant le campement.

Trois navires ne peuvent pas accoster

A Lampedusa, trois navires, dont un militaire, le San Marco, et un civil d'une capacité de 2000 places, le Serena, attendent de pouvoir accoster, un vent de 20 noeuds empêchant leurs manoeuvres dans le petit port, selon la capitainerie. Sur place, il reste toujours près de 4000 immigrés, même si les débarquements ont cessé depuis la nuit de mercredi à jeudi.

Pour tenter de résoudre ce problème, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui avait promis mercredi à Lampedusa de vider l'île des immigrés en 60 heures, se rendra lundi à Tunis pour voir avec le nouveau gouvernement de Tunis comment mettre un terme à l'afflux de migrants.

Le chef du gouvernement italien a annoncé qu'il demanderait à la Tunisie d'accepter le rapatriement de milliers de ses citoyens, considérant cette possibilité comme "la solution prioritaire".

Le Sud râle contre la répartition des migrants

Plusieurs Tunisiens ont réussi à prendre la poudre d'escampette. [AFP - Carlo Hermann]
Plusieurs Tunisiens ont réussi à prendre la poudre d'escampette. [AFP - Carlo Hermann]

Le gouvernement a préparé un plan pour l'hébergement de 10'000 immigrés dans chaque région, une mesure temporaire avant leur rapatriement vers la Tunisie. Mais des désaccords subsistent sur leur répartition, le Sud défavorisé étant pour le moment beaucoup plus sollicité que le Nord prospère de la péninsule.

Vendredi, des travaux étaient en cours à Turin, dans le nord de l'Italie, pour installer un camp permettant d'accueillir, à partir de dimanche soir dans 300 tentes, environ 1500 immigrés. Trois autres localités du Nord de l'Italie, Padoue, Vipiteno et Brescia ont déjà été désignées pour abriter des centres d'accueil pour immigrés.

Depuis le début de l'année, plus de 22'000 migrants, dont 20'000 Tunisiens à la recherche d'un travail, sont arrivés en Italie, principalement à Lampedusa.

afp/ats/jzim

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