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La coalition frappe par erreur les insurgés libyens

Les raids aériens des forces loyalistes pleuvent sur les insurgés près de Brega. [Altaf Qadri]
Les raids aériens des forces loyalistes pleuvent sur les insurgés près de Brega. - [Altaf Qadri]
La bataille pour le contrôle de la ville pétrolière de Brega (est) s'est poursuivie samedi. D'intenses échanges de tirs entre les forces pro-Kadhafi et les insurgés ont été entendus. Les avions de l'Otan ont commis une bavure en abattant 9 rebelles et 4 civils.

Les rebelles ont tiré samedi au lance-roquettes vers le sud
de la ville de Brega en direction des positions de l'armée loyale à Kadhafi.
Des tirs d'obus sont également partis de la ville vers sa périphérie, ont
indiqué des rebelles, de retour du front. Selon un insurgé, les forces
kadhafistes étaient encerclées dans l'Université. Les rebelles les entouraient
et ils ne pouvaient pas sortir.

Le contrôle du terminal pétrolier reste incertain quand bien
même les rebelles ont affirmé tenir cette position. Ce site constitue depuis
trois jours le théâtre d'intenses combats. A plusieurs centaines de kilomètres
à l'ouest, un autre front a continué de faire rage. A Misrata (à 200 km à l'est
de Tripoli), ville tenue par les rebelles et cible de tirs d'obus de chars et
de roquettes. Ces tirs auraient fait 28 morts en trois jours selon la
rébellion.

Bavure de l'Otan

La frappe de la coalition a fait dix morts. [REUTERS - Andrew Winning]
La frappe de la coalition a fait dix morts. [REUTERS - Andrew Winning]

C'est à Brega que l'aviation de l'Otan a commis vendredi
soir une bavure. Neuf rebelles et quatre civils ont été tués par erreur lors
d'une frappe aérienne de l'Otan, a indiqué un responsable politique de la ville
d'Ajdabiya chargé des relations avec les insurgés. Un avion de la coalition a
ouvert le feu à une quinzaine de km à l'est de Brega sur un convoi de cinq ou
six véhicules, dont une ambulance.

Peu de temps auparavant, un rebelle aurait tiré en l'air à
la mitrailleuse avec des balles traçantes, en signe de joie. "C'est une
erreur, les avions ont cru qu'on leur tirait dessus et ils ont tiré sur le
convoi", a expliqué ce responsable. Neuf opposants armés ont trouvé la
mort, ainsi que les quatre occupants de l'ambulance, le conducteur et trois
étudiants en médecine de Benghazi (est), a-t-il encore précisé. "Je suis
sûr à 100% que c'était une erreur", a commenté un médecin d'Ajdabiya.

Un porte-parole des rebelles a déclaré à Benghazi qu'il n'y
avait "pas de confirmation" concernant l'origine des tirs mais a
souligné que "les dommages collatéraux sont possibles. Nous sommes prêts à
les accepter. C'est une guerre. Nous regrettons la perte en vies
humaines".

L'Otan a de son côté indiqué qu'elle enquêtait sur ces
informations, sans pour autant avoir ouvert d'enquête formelle. "Nous
examinons ces informations. Nous prenons toujours au sérieux les informations
concernant des pertes civiles", a déclaré à Bruxelles la porte-parole de
l'Alliance atlantique, Oana Lungescu.

Arrivée d'avions suédois

Trois des huit avions de combat JAS Gripen que la Suède
dépêche pour participer aux opérations de l'Otan sont arrivés samedi sur une
base en Sicile, a indiqué l'état-major suédois. Le reste de la force aérienne
suédoise, cinq Gripen et un C-130 Hercules utilisable pour du ravitaillement en
vol, doit décoller dimanche. La contribution suédoise décidée mardi par le
gouvernement, approuvée vendredi par le Parlement, sera limitée au respect de
la zone d'exclusion aérienne, les frappes au sol étant exclues, conformément à
une exigence de l'opposition de gauche.



C'est la première fois que la Suède envoie des avions de combat depuis
une intervention de l'ONU dans l'ex-Congo belge entre 1961 et 1963. Des
responsables du Pentagone ont pour leur part confirmé à l'AFP que l'US Army
commencerait à retirer ses avions de combat et ses missiles du théâtre des
opérations à partir de ce week-end. Les Etats-Unis veulent s'en tenir, comme
prévu, à un rôle de soutien, l'Otan ayant pris depuis jeudi la direction des
opérations assumées depuis le 19 mars par la coalition internationale.

ats/cht

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L'armée américaine retire ses avions

L'armée américaine est sur le point de retirer ses avions de combat et ses missiles Tomahawks engagés dans l'offensive aérienne contre les forces libyennes du colonel Kadhafi, au moment où l'Otan prend la direction des opérations.

Vendredi, des responsables du Pentagone ont confirmé que l'US Army commencerait à retirer ses avions de combat et ses missiles du théâtre des opérations à partir de ce week-end pour s'en tenir, comme prévu, à un rôle de soutien.

L'Alliance atlantique a pris les opérations en main jeudi. L'armée américaine fournira désormais des avions destinés à effectuer des ravitaillements en vol et effectuera des missions de brouillage et de surveillance.

"Nous allons nous concentrer sur des missions de soutien et non plus de frappes", a expliqué un responsable du Pentagone.

Alors que le moment du retrait approchait, les missions se sont faites moins fréquentes. Vendredi à 8h00 GMT, les pilotes américains n'ont effectué que 10 des 74 sorties des 24 heures précédentes. De plus, aucun Tomahawk n'a été tiré depuis jeudi.

Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, a indiqué que les avions de combat américains pourraient toutefois être remis en service si le général canadien Charles Bouchard, à la tête des opérations de l'Otan en Libye, en faisait la demande.