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Débris du vol d'Air France Rio-Paris retrouvés

Une photo du train d'atterrissage a été dévoilée par le BEA lors de sa conférence de presse [Horacio Villalobos]
Une photo du train d'atterrissage a été dévoilée par le BEA lors de sa conférence de presse - [Horacio Villalobos]
La France va lancer une délicate opération de repêchage de l'épave et des corps de passagers du vol Rio-Paris d'Air France, engloutis dans l'Atlantique le 1er juin 2009. Paris a ainsi l'espoir de retrouver les boîtes noires, indispensables à la compréhension de la catastrophe.

"La phase de remontée de l'avion pourra être lancée d'ici trois semaines, un mois", ainsi que celle de "la remontée des corps", a annoncé lundi la ministre française des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet. Un appel d'offres a déjà été lancé pour le matériel nécessaire à cette nouvelle phase, d'un coût de plusieurs millions d'euros, qui sera financée intégralement par l'Etat.

Une dizaine de jours après le lancement de la quatrième phase de recherches en mer, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), l'organisme français dirigeant l'enquête technique, a annoncé dimanche avoir repéré le site de l'accident, non loin de la dernière position connue de l'Airbus A330 de l'AF447.

Les sous-marins autonomes Remus ont photographié des "éléments" de l'avion dont les deux moteurs, la voilure et le train d'atterrissage. Le directeur du BEA, Jean-Paul Troadec, en a présenté lundi les photos lors d'une conférence de presse au Bourget, près de Paris.

Boîtes noires recherchées

Les débris de l'A330 reposent "un peu au nord de la dernière position connue" de l'appareil, sur un fond assez plat, à 3900 mètres de profondeur, dans une zone concentrée dans un rectangle d'environ 600 sur 200 mètres, a-t-il précisé.

C'est grâce à ce sous-marin que le BEA a retrouvé une partie de l'épave de l'avion d'Air France [REUTERS - Charles Platiau]
C'est grâce à ce sous-marin que le BEA a retrouvé une partie de l'épave de l'avion d'Air France [REUTERS - Charles Platiau]

La délimitation de cette zone donne bon espoir aux enquêteurs de retrouver les boîtes noires, qui pourraient permettre d'expliquer la catastrophe. "Dans un premier temps, on se concentrera sur la recherche des enregistreurs de vol", qui "ne sont pas (encore) localisés", a déclaré le responsable de l'enquête, Alain Bouillard.

M. Troadec s'est toutefois montré confiant: "comme on a retrouvé le fuselage de l'avion, on sait où les chercher". "Si elles n'ont pas été abîmées lors du choc, il y a des chances qu'elles soient exploitables", malgré une immersion depuis près de deux ans, a-t-il encore observé.

Par ailleurs, les enquêteurs pourront compter sur d'autres indices: la localisation de l'avion donnera en effet des informations sur la trajectoire de l'avion. Le champ de débris restreint confirme déjà l'hypothèse selon laquelle l'avion était intact avant son crash.

Défaillances des sondes de vitesse

S'agissant des corps, M. Troadec n'a pas souhaité entrer dans les détails. "Le problème des corps est un peu épineux. Il y a un aspect traumatisant", a lui-même commenté Robert Soulas, vice-président de l'association française des familles de victimes Entraide et Solidarité AF447. "On ne sait pas dans quel état ils sont", a-t-il déclaré, soulignant que certains proches seraient sans doute opposés à leur remontée à la surface.

Le gouvernement français va nommer, d'ici le début de la semaine prochaine, un représentant auprès des familles françaises et étrangères, pour gérer les aspects pratiques de cette nouvelle étape.

Jusqu'à présent, les éléments recueillis par le BEA ont fait apparaître une défaillance des sondes de vitesse, dites sondes Pitot, fabriquées par le français Thales et qui rencontraient des problèmes de givrage à haute altitude, les rendant inopérantes. Mais le BEA n'a eu de cesse de dire que ce dysfonctionnement ne pouvait avoir à lui seul causé la perte de l'appareil.

Sur le plan judiciaire, Airbus et Air France ont été récemment mis en examen pour homicides involontaires.

agences/lan

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Les familles restent prudentes

Le président de l'association française des familles des victimes "Entraide et solidarité AF447", Jean-Baptiste Audousset a également estimé que la localisation d'éléments d'avions était "un espoir pour les familles".

"Mais nous restons extrêmement prudents", a-t-il ajouté, soulignant que les familles attendaient des preuves.

Le BEA avait lancé le 25 mars une nouvelle phase de recherches pour retrouver l'épave disparue au milieu de l'Atlantique après trois campagnes infructueuses (10 juin-10 juillet 2009, 27 juillet-17 août 2009 et 29 mars-mai 2010) qui ont déjà coûté 21,6 millions d'euros.

Il s'agissait cette fois de ratisser une zone de 10'000 km2, soit un rayon de 75 km autour de la dernière position connue du vol AF 447.